Le Brésil peaufine, l’Argentine orpheline

Le Brésil est déjà dans les derniers réglages en vue du Mondial-2014, organisé sur son sol et dont il est l'un des grands favoris, alors que l'Argentine est orpheline de Messi, blessé.

. Le Brésil "à 105%"
Depuis que Luiz Felipe Scolari a succédé à Mano Menezes en février 2013, tout va mieux pour la "Seleçao". "Felipao" a insufflé de la rigueur défensive, libéré Neymar et ressuscité Fred. Les résultats suivent et la manière se dessine. Le sélectionneur a déjà "105%" de sa liste en tête, soit 25 joueurs. Il s'appuiera largement sur le groupe qui a remporté la Coupe des Confédérations en juin, autour d'un Neymar qui a endossé avec panache et efficacité le mythique N.10 auriverde et de Fred, efficace et buteur régulier en pointe.

Hulk reste menacé sur son côté par Lucas dont il a pris la place, et d'autres attaquants ont une carte à jouer (Willian, Bernard, Jo et Robinho, rappelé récemment après deux ans d'absence). Oscar est le meneur appointé, mais Kaka revient bien à l'AC Milan. Et Ronaldinho assure qu'il rêve toujours de disputer ce Mondial au Brésil...

Ce dernier semestre, après un accident contre la Suisse (revers 1-0 à Bâle sur un but contre son camp de Dani Alves), la Seleçao a enchaîné six victoires au détriment de nations moyennes ou modestes, mais aussi du Portugal (3-1 en septembre), certes privé de Cristiano Ronaldo, ce qui n'est pas vraiment anecdotique. Mais au-delà de la liste des 23 appelés et des matches amicaux, la Seleçao sera surtout confrontée à une pression d'enfer, sous le regard de quelque 200 millions de Brésiliens obnubilés par l'idée de laver l'affront du "Maracanazo" de 1950 (défaite face à l'Uruguay lors du match considéré comme la finale dans le mythique Maracana de Rio). Scolari, déjà sacré en 2002, le sait: en 2014, c'est soit la sixième étoile sur le maillot, soit la catastrophe nationale.

. L'Argentine attend Messi
"L'Albiceleste", avec ou sans Messi, ce n'est évidemment pas la même chose. Son niveau a longtemps été en dedans en équipe nationale, surtout son efficacité, comme au Mondial-2010 et à la Copa America 2011, où il multiplie à chaque fois les bons matches sans marquer le moindre but ni éviter les éliminations en quarts de finale. Depuis l'arrivée en juillet 2011 d'Alejandro Sabella, qui l'a nommé capitaine, Messi est transformé (20 buts et 10 passes décisives en 22 sélections). Son année 2013 a été très perturbée par les blessures, la dernière, survenue le 10 novembre, l'éloignant des terrains pour six à huit semaines. "Messi va récupérer et sera apte pour le Brésil, veut croire Sabella. Espérons qu'il ne lui arrive plus rien d'ici juin".

Autour de Messi s'est bâti un groupe qui n'a subi que 4 défaites en 31 matches, avec quelques victoires de prestige (Brésil, Italie, Allemagne). Agüero, grand ami de "Leo" depuis les sélections de jeunes, s'est affirmé comme son partenaire privilégié, tandis que Higuain, l'avant-centre type, et Lavezzi, l'ailier généreux, apportent des profils complémentaires. Sabella doit encore trouver la bonne formule en défense, point faible de l'équipe, où il continue les essais. Reste aussi un doute sur le gardien, puisque le titulaire Romero a mis son statut en danger en venant jouer la doublure de Subasic à Monaco.

. L'Uruguay et les autres outsiders
Avec des attaquants de la trempe de Suarez et Cavani, l'Uruguay peut faire peur à n'importe quelle équipe. Mais le groupe de la "Celeste" est quasiment le même que celui qui avait atteint les demi-finales du Mondial-2010, sous la houlette d'un Oscar Tabarez assez conservateur. La question est aiguë concernant Lugano, capitaine souvent dépassé en défense centrale.

La Colombie de José Pekerman nourrit de grandes ambitions derrière son buteur Falcao, comme en témoignent son 4e rang au classement Fifa (après sa 3e place en juillet, la meilleure de son histoire) et sa victoire contre la Belgique de Hazard mi-novembre (2-0).

Le Chili confirme peu à peu ses promesses du Mondial-2010, avec des talents comme Alexis Sanchez ou Vidal, qui explose à la Juventus.

L'Equateur, lui, conjugue une puissance physique d'ensemble avec la subtilité de ses attaquants, emmenés par le Mancunien Valencia.

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