Le Brésil et l’Argentine s’affrontent en amical

Brésil-Argentine, c’est l’une des grosses affiches de cette trêve internationale. La Seleçao de Menezes, troisième au classement Fifa, affronte son meilleur ennemi mercredi, à 18 heures, dans le Stade Al Khalifa de Doha.

Les cours de rattrapage ont sonné. Le morose Mondial sud-africain, qui a vu l’élimination du Brésil, contre les Pays-Bas (2-1), et de l’Argentine, contre l’Allemagne (4-0), en quarts de finale, a provoqué quelques chamboulements dans l’organigramme des deux sélections dominantes de la zone sud-américaine. Exit donc le fantasque Diego Maradona et la trop frileux Dunga. De l’eau a coulé sous les ponts depuis et les deux équipes se sont mise à réapprendre leur pas de danse: tango pour l’un, samba pour l’autre. Mano Menezes, du côté auriverde, et Sergio Batista, pour l’Albiceleste, ont donc succédé aux deux entraîneurs précédemment cités. Et, comme par magie, le jeu des deux sélections nationales semble s’être métamorphosé.

Premier vrai test pour la classe biberon

Le plus grand changement est certainement venu de la Seleçao. Ultra-défensif et sans imagination sous Dunga, la sélection auriverde étrenne depuis peu un visage plus conforme à sa tradition. Si les adversaires proposés - Etats-Unis (2-0), Ukraine (2-0) et Iran (3-0) – sont bien loin d’être des terreurs, le Brésil au moins a eu le mérite d’afficher un visage bien plus joueur et, surtout, bien plus jeune. Ainsi, Mano Menezes n’a pas hésité une seule seconde à appeler et à lancer des nouvelles têtes, comme David Luiz (Benfica), Ganso (Santos), Neymar (Santos) ou Coutinho (Inter Milan).

Mais le technicien n’a pas tout jeté de l’ère Dunga. Ainsi, comme son illustre prédécesseur, Menezes s’appuie sur une charnière centrale robuste, avec Thiago Silva et David Luiz en hommes de base. Selon lui, cet axe est la relève du tandem Lucio-Juan, qui avait fait tant de misères aux attaques adverses par le passé. Pour épauler ses nouvelles pépites du football auriverde, Mano Menezes a surpris tout son monde en rappelant Ronaldinho, une première depuis avril 2009. Hors de forme selon son entraîneur de l’AC Milan, Massimiliano Allegri, "Ronnie" devrait être aligné d’entrée par le sélectionneur brésilien, qui semble beaucoup compter sur lui.

Robinho, un des rares rescapés - Julio César, Lucio, Michel Bastos, Maicon, Felipe Melo, Luis Fabiano et Nilmar sont toujours aux abonnés absents - du Mondial et promu nouveau capitaine, sera également là pour montrer le bon pas de danse à réaliser dans ce clasico nouvelle génération. A seulement 26 ans, l’ancien joueur du Real Madrid a confié à Globo Esporte avoir "traversé des moments difficiles" qui lui ont permis de "mûrir". Surnommé – non sans humour - par ses jeunes coéquipiers "l’ancien combattant", Robinho sera à n’en pas douter l’une des armes offensives les plus dangereuses du Brésil.

Première pour Messi?

De son côté, l’Argentine se présentera diminuée face à son meilleur ennemi. En effet, Sergio Bastista ne pourra pas compter sur Carlos Tevez, Diego Milito, Sergio Agüero et Walter Samuel, tous blessés. De jeunes joueurs devraient avoir du temps de jeu, à l'instar du milieu Javier Pastore, auteur d'un triplé avec Palerme le week-end dernier, ou Nicola Gaïtan, qui a joué - et a été expulsé - contre l'Olympique Lyonnais en Ligue des champions. Mais le nouvel entraîneur albiceleste, très populaire depuis la fessée infligée à l’Espagne en amical (4-1), pourra indubitablement s’appuyer sur plusieurs cadres présents, comme Javier Mascherano, Gonzalo Higuain ou Lionel Messi, étincelant en Liga avec déjà 10 réalisations après 11 journées.

Dans un long entretien accordé au site de la Fifa, la "Pulga" a rappelé la large victoire des siens en demi-finale du tournoi olympique: "Je suis impatient de jouer ce match. Au Tournoi Olympique de Pékin, nous les avions battus 3-0. C'est un rendez-vous spécial, comme toujours, ne serait-ce qu'à cause de Ronaldinho, qui est un vrai frère pour moi." Mais depuis qu’il évolue avec l’équipe A, Messi ne s’est jamais imposé contre le Brésil: "Tout ce que je sais par rapport au Brésil, c'est que je n'ai jamais gagné contre cette équipe chez les seniors. J'ai perdu contre eux en finale de la Copa América (3-0) au Venezuela." Pire encore, les Ciel et Blanc restent sur cinq matches sans victoire contre son ennemi intime. Mais comme a si bien conclu le Ballon d’Or France Football 2009, "il y a une première fois pour tout..."

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