Elle attendait assise sur un banc, à l’ombre d’un arbre, et un peu absente, la proclamation et la remise officielle des prix de ce tournoi estival de El Hogar dont elle venait de remporter haut la main la finale (6-2 6-2) face à Valentine Maitre, de Porto-Vecchio (1).
Pour Laura Moares, la semaine s’avérait fructueuse, d’autant que le tournoi de l’Anglet Olympique est le mieux doté du BAB. La jeune Argentine de 28 ans fait partie de ces joueurs d’Amérique du Sud qui écument les tournois d’été en Europe, pour gagner les sommes mises en jeu.
Jusqu’à 30 tournois
Laura Moares commence sa prospection dès le mois de février, avec l’aide d’Internet, et tente d’aligner jusqu’à 30 tournois. « Cela fait huit ans que je viens en France. C’est la crise économique en Argentine qui m’a poussée à m’expatrier temporairement. Je vis la moitié de l’année en Argentine, où je donne des cours de tennis dans un club de Buenos Aires, et les printemps et étés en Europe, en participant à des tournois, quand chez moi, c’est l’hiver », raconte-t-elle.
Son programme dans le Sud-Ouest est effectivement chargé. « Là, je vais participer au tournoi du Gaillou à Capbreton et remonter vers Bordeaux. Le problème dans ce genre de challenge c’est que nous avons beaucoup de frais, de logement notamment. Pour participer au tournoi d’El Hogar, je n’ai pu loger qu’à Dax, à 50 kilomètres, et j’ai dû me déplacer chaque fois. Mais, finalement, le jeu en valait la chandelle », ajoute-t-elle.
« Un pari risqué »
Laura Moraes reconnaît néanmoins que mener ce type d’existence relève d’un « pari risqué ». « Cela ressemble à une balance que l’on ajuste sans cesse avec des plus et des moins. Il faut absolument rentabiliser notre déplacement car la vie est difficile en Argentine. Je mène donc ma vie autour du tennis. Et puis, j’ai la chance de faire partie de l’équipe de Blois avec laquelle je joue en championnat, dès le printemps. Cela me permet d’avoir un ancrage. La bonne affaire ? Nous la faisons grâce au change monétaire. L’euro est largement plus fort que notre peso argentin. »
Seule ombre au tableau : avec le temps qui passe, Laura Moraes doit s’accrocher dans le haut du classement pour rafler la mise. La concurrence est sévère. Et elle vient souvent d’Amérique du Sud.
(1) Chez les hommes, Jonathan Hilaire, (Omet Gemenos) 53e Français et excellent technicien a battu Nathan Martinet (Stade Toulousain) 6/2, 6/2.