Buenos Aires accumule les mauvaises nouvelles. En dbut de semaine, la note de l'Argentine est passe sous le couperet des agences Fitch et Standard Poor's. La premire la plaant sous surveillance ngative tandis que la seconde abaissait sa note de B B-. En cause: les incertitudes entourant le remboursement de certaines obligations lies au dfaut de paiement du pays en dcembre 2001 mais galement la dtrioration gnrale de l'environnement conomique. Parmi les raisons qui ont motiv les agences figure le rejet, le 26 octobre, du recours dpos par le gouvernement argentin New York contre le fonds spculatif NML. Cr par le milliardaire Paul Singer, ce dernier rclame Buenos Aires le paiement d'une dette de plus de 370 millions de dollars.
Les juges amricains estiment que le pays n'a pas tenu sa promesse de rembourser les porteurs d'obligations la suite du dfaut de 2001 (100 milliards de dollars). Lors de la restructuration, 93% d'entre eux ont accept l'opration d'effacement partiel de la dette, mais la minorit restante, entre les mains de fonds spculatifs, multiplient les procdures judiciaires et les coups d'clat. Ainsi, au dbut du mois d'octobre, NML a russi faire saisir la frgate de la marine argentine Libertad dans le port de Tema au Ghana.
La cour d'appel amricaine a galement rejet la dcision de deux provinces argentines de rembourser en pesos leur dette mise en dollars. Certains n'acceptent pas le succs de notre politique de dsendettement et ont la volont de nous le faire payer, a lanc le ministre de l'conomie, Hernan Lorenzino, visiblement irrit. Les attaques des fonds vautours, des agences de notation et des spculateurs du march ne nous empcheront pas de respecter nos engagements, a-t-il ajout.
Drapage des prix
Autre problme affronter: le pays n'ayant toujours pas accs au march des capitaux pour se financer, il est oblig de prsenter en permanence une balance commerciale excdentaire mais qui diminue du fait du ralentissement de l'conomie mondiale. Buenos Aires a ainsi impos d'importantes restrictions aux importations et instaur un dispositif de change qui interdit la vente de dollars pour l'pargne ou les oprations immobilires afin de prserver ses rserves montaires, seule source de financement.
Mais les agences de notations ne sont pas les seules s'inquiterdes dfis croissants auxquels le gouvernement argentin est confront. En septembre, la directrice gnrale du FMI, Christine Lagarde, a menac de sortir le carton rouge si l'Argentine ne remdiait pas ses problmes de statistiques, notamment sa mesure de l'inflation, qui lui vaut dj d'tre vise par une procdure de sanction au sein du Fonds.
Le drapage des prix est un problme rcurrent en Argentine occult par le gouvernement. En 2011, le pays a officiellement dclar une inflation 9,5% mais les instituts privs l'valuent 23%. Au cours des derniers douze mois l'mission montaire a augment de 37% ( 70 milliards de pesos), en partie pour compenser le dficit de la balance des paiements courants et les achats de dollars de la Banque centrale que cette dernire utilise pour faire face aux chances de la dette publique, font valoir les conomistes de Banco Ciudad.
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