L’Argentine a atteint le dernier carré de la Coupe du Monde U-17 de la FIFA pour la cinquième fois de son histoire, mais elle a encore trébuché sur la marche menant à la finale. Plutôt que de se morfondre après sa défaite face au Mexique, l'Albiceleste préfère se tourner vers un autre objectif : conquérir la troisième place face à la Suède.
Mais pour l'heure, Lucio Compagnucci et ses coéquipiers accusent le coup. "On ressent ce que l'on doit ressentir après une défaite en demi-finale : beaucoup de douleur et d'impuissance", confie le milieu de terrain de Vélez Sarsfield à FIFA.com. "Nous manquons un penalty à la quatrième minute. Ensuite, nous prenons un but, puis encore un autre, et on nous sort un joueur. J'ai la rage car le ballon n'a pas voulu entrer".
Selon l'Argentin, le tournant du match a été l'exclusion de son partenaire Joaquín Ibañez à la demi-heure de jeu. "Si nous mettons ce penalty et s'il n'y a pas cette exclusion, je crois que nous gagnons ce match", assure-t-il. "Nous aurions pu les attendre et jouer les coups en contre. Sebastián Driussi n'a pas été en réussite devant le but, mais nous savons qu'il nous a souvent aidés à gagner", ajoute-t-il en référence au tireur malheureux.
Dans un mauvais jour
Nicolás Pinto propose les mêmes arguments que son coéquipier pour expliquer le revers 3:0 face aux Mexicains : "Vu de l'extérieur, le Mexique ne semblait pas plus fort que nous", estime-t-il. "Nous avons été supérieurs pendant tout le match, mais nous avons eu la malchance de jouer à dix et d'avoir deux buts de retard. Après l'exclusion, l'équipe s'est démobilisée et ils ont eu davantage d'espaces. Pour moi, le résultat ne reflète pas la physionomie de la rencontre car si nous avions mis le penalty, nous aurions gagné largement".
Et l'entraîneur Humberto Grondona de confirmer : "En seconde période, il n'y avait qu'une seule équipe sur le terrain. Ils ont su jouer en contre et ils ont pu traduire leur supériorité au score. Le Mexique est une bonne équipe, qui joue très bien au football. Elle était dans un bon soir et pas nous, c'est aussi simple que ça".
L'Argentine a deux jours devant elle pour se refaire une santé mentale et analyser son parcours jusque-là. Puis viendra le moment de retrouver le terrain et de disputer le match pour la troisième place. "Nous gardons la tête bien haute. Nous sommes fiers de cette équipe et de la famille que forme ce groupe", lance Compagnucci, rangeant son amertume au placard. "Nous allons chercher à décrocher cette troisième place à tout prix car nous avons fait beaucoup d'efforts pour en arriver jusqu'ici. Nous ne voulons pas revenir les mains vides".
Un facteur stimulant
Pensionnaire de Boca Juniors, Pinto est entré en jeu à la 58ème minute face au Mexique. Il tente de prendre du recul et d'expliquer la marche à suivre pour la suite des événements : "Maintenant, nous allons faire redescendre un peu la pression et nous tourner vers le match pour la troisième place. Nous allons tout donner, car troisième ou quatrième, ce n'est pas pareil."
Grondona se montre en tout cas satisfait des performances de ses protégés aux EAU : "Cela faisait longtemps que l'Argentine n'avait pas été présente dans le dernier carré d'une Coupe du Monde", rappelle-t-il. "Les garçons sont tristes, mais ils savent qu'ils ont tout donné. Après le match, quand nous nous sommes réunis sur le terrain, je les ai félicités, je leur ai dit ce que dirait un père à ses fils. Maintenant, nous visons tous le podium. Je sais que cela aurait pu être mieux, mais c'est un facteur stimulant pour eux, pour leur carrière et pour la phase de formation qu'ils suivent en ce moment".