Tout commence le 2 octobre dernier lorsque les autorités ghanéennes décident de retenir la frégate Libertad, navire école de la marine argentine, à la demande du fonds spéculatif NML, qui réclame à Buenos Aires plus de 370 millions de dollars (283 M EUR).
Jeune Afrique rappelle que l’Argentine s’était déclarée le 23 décembre 2001 en défaut de paiement. Après de longues et âpres négociations, le gouvernement argentin obtanait en 2005 que 76,15% des porteurs de titres acceptent son offre d’échange, avec une perte pour eux se situant entre 44 et 75% selon les titres. Une nouvelle offre avait permis au pays de solder 93% de sa dette, mais l’Argentine a toujours juré qu’elle ne céderait pas aux créanciers « récalcitrants ». Certains d’entre eux , dont le fonds NML, avaient alors décidé de poursuivre en justice le gouvernement argentin.
« Tant que je serai présidente, ils pourront nous ravir notre frégate, mais aucun fonds vautour ne pourra nous prendre notre liberté, notre souveraineté, notre dignité », a déclaré lundi 22 octobre au soir la présidente argentine Cristina Kirchner, qui a décidé de porter l’affaire devant l’ONU, estimant qu’elle met en cause la politique de désendettement et de réaffirmation de sa souveraineté suivie depuis près de dix ans par le pays.