L’Argentine fait une proposition sur sa dette aux fonds spéculatifs

(Actualisé avec le 'no comment' d'Elliott Management)

L'Argentine a soumis
vendredi une proposition à ses créanciers visant à régler un
contentieux vieux de plus de 10 ans, remontant aux 100 milliards
de dollars (86 milliards d'euros) de dette souveraine sur
lesquels le pays avait fait défaut en 2002, a annoncé le
ministère des Finances.

Cette proposition, qui invite les créanciers à accepter une
décote sur ce qui leur est dû, intervient après cinq jours de
discussions à New York entre le ministre des Finances Luis
Caputo et des fonds spéculatifs américains emmenés par Elliot
Management, qui réclament un total de 9,9 milliards de dollars

"Cette proposition implique une décote de 25%", ajoute le
ministère dans un communiqué, précisant que l'offre de Buenos
Aires induirait un paiement "d'environ 6,5 milliards de dollars
si tous les détenteurs d'obligations l'acceptaient".

"C'est la première fois que l'Argentine fait une offre
formelle (...) Cette proposition de restructuration préliminaire
a déjà été acceptée par certains fonds", poursuit le ministère.

Dans un communiqué séparé, Daniel Pollack, le médiateur dans
ce dossier, a salué "le courage et la souplesse" du nouveau
président argentin Mauricio Macri, ajoutant que deux des six
principaux fonds concernés avaient déjà accepté les termes de
l'accord.

Elliott Management et un autre fonds, Aurelius Capital
Management, se sont refusés à tout commentaire après l'offre du
gouvernement argentin.

De son côté, Luis Caputo a dit à des journalistes qu'il
rentrait à Buenos Aires.

Mauricio Macri, premier chef d'Etat non péroniste à arriver
au pouvoir à Buenos Aires depuis plus d'une décennie, avait dit
début janvier qu'il souhaitait que le contentieux sur la dette
soit réglé au plus vite.

Il a succédé le 10 décembre à Cristina Fernandez, qui ne
voulait pas négocier un accord avec les fonds spéculatifs
qu'elle qualifiait de "fonds vautour".

Ces derniers ont refusé de participer aux restructurations
de la dette publique argentine, intervenues en 2005 et 2010.

La résolution du contentieux permettrait à l'Argentine de
sortir d'une situation de défaut et d'avoir à nouveau accès aux
marchés mondiaux des capitaux.

Si jamais l'Argentine trouve un accord avec ses créanciers,
il devra être ratifié par le Congrès du pays, où aucun parti ne
dispose de la majorité dans la chambre basse.

(Davide Scigliuzzo de Thomson Reuters IFR et le bureau de
Buenos Aires, Benoît Van Overstraeten pour le service français,
édité par Pierre Serisier)

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