L’Argentine et Messi, vainqueurs malgré Sabella

Lionel Messi fait avancer l'Argentine, malgré les soucis tactiques de l'Albiceleste.

Alejandro Sabella ne change pas. Malgré les critiques envers son équipe et les peines de celle-ci sur le terrain, le sélectionneur argentin reste droit comme un i. Toujours le même "4-3-3", en vérité un 4-3-Messi-2, dans lequel Ezequiel Lavezzi a remplacé Sergio Aguero, blessé. Des latéraux timides, un milieu trop intermittent pour être influent, et la Pulga, au milieu, se démenant pour faire gagner son pays match après match. 

Lionel Messi, heureusement, n'est pas complètement seul. Il est accompagné d'Angel Di Maria, un des rares détonateurs de cette Albiceleste. Parfois dans l'axe, souvent sur l'aile, le Madrilène n'a pas donné la victoire par hasard contre la Suisse. L'Argentine, ralentie par Higuain, ne vit que par les accélérations de ses deux gauchers. Et Gago, si brillant lorsqu'il est entré en cours de jeu contre la Bosnie, ne parvient pas à rééditer cette performance. Quand on entend son nom, c'est généralement parce qu'Omar Da Fonseca, à l'antenne de BeIN Sports, n'en peut plus et demande le "panneau électronique" (y comprendre l'intervention du quatrième arbitre et le remplacement du milieu de Boca Juniors). 

Combien de temps tiendra cette équipe d'Argentine qui ne convainc que par une sorte de destin qui voudrait que Messi répète la Coupe du Monde 1986 de Maradona ? Le quadruple Ballon d'Or marque les buts, fait les passes décisives, ouvre les brèches, dribble les défenseurs. Même contre la Suisse, qui a joué sans vrai milieu défensif, les hommes de Sabella ont attendu la 118ème minute pour enfin se créer la bonne occasion. 

Si Messi enfile les réalisations, son rendement hors-buts n'est pas optimal. Ses partenaires, empilés dans l'axe, lui libèrent rarement le chemin vers les filets, là où sa précision létale doit parler. Pep Guardiola, au Barça, enlevait les attaquants axiaux pour étendre la zone dédiée à celui qu'il appelle "El Pequeño", le petit. Sabella les accumule quand il cherche une solution. Face aux Helvètes, il a rajouté Rodrigo Palacio à Gonzalo Higuain. Pour le moment, malgré les obstacles sur sa route - la rigidité de Sabella, le profil incompatible de ses coéquipiers -  vers le sacre suprême, Messi fait gagner l'Argentine, et continue de chasser l'ombre de Maradona, à chaque tour moins distante. 

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