La Cour suprême américaine a refusé lundi 16 juin d'examiner l'appel de l'Argentine contre sa condamnation à rembourser 1,33 milliard de dollars à des fonds spéculatifs ayant refusé la restructuration de sa dette.
- Inquiétudes sur le défaut, Kirchner veut rassurer
Cette décision inattendue fait craindre un nouveau défaut de la troisième économie d'Amérique latine. L'Argentine avait prévenu à plusieurs reprise d'un nouveau risque de défaut si elle devait se plier à cette obligation.
Si les autorités argentines s'en tiennent à cette position, le pays pourrait se trouver en situation de défaut dès le 30 juin, lorsque les obligations régies par le droit de New York arriveront à échéance.
Mais la présidente Cristina Kirchner a voulu rassurer en rappelant lundi que son pays avait « vocation à payer » sa dette et ne se placerait pas, selon elle, en défaut de paiement.
- Fortes critiques de l'Argentine
Le refus de la Cour suprême américaine d'examiner l'appel de Buenos Aires revient à confirmer les décisions antérieures en faveur des investisseurs.
Lors des restructurations des dettes de 2005 et 2010, 92 % des créanciers avaient accepté les conditions proposées par Buenos Aires, qui impliquaient un abandon de créances de plus de 70 %.
Ceux qui avaient refusé ces restructurations, emmenés par les fonds spéculatifs Aurelius Capital Management et NML Capital, avaient fait condamner l'Argentine à leur payer 1,33 milliard de dollars (980 millions d'euros) par la justice américaine.
Buenos Aires refuse de rembourser les fonds qu'elle qualifie de « vautours », en arguant du fait qu'elle ne peut pas leur accorder un traitement de faveur par rapport aux investisseurs ayant accepté les échanges.
Alors que NML s'est refusé à tout commentaire après la décision américaine, la présidente Cristina Kirchner a une nouvelle fois rejeté un « le rançonnement » et estimé le jugement américain « contraire aux intérêts de 92 % des créanciers ».
- Plongeon boursier
En réaction à cette décision de la Cour américaine, les marchés financiers argentins ont cependant dévissé. L'indice Merval de la Bourse de Buenos Aires a plongé de plus de 10 % en réaction, entraînant dans son sillage les autres places latino-américaines.
Le risque sur la dette argentine mesuré par l'indice JP Morgan EMBI+ a, lui, bondi de plus de 100 points de base. Dans les transactions non officielles, le peso argentin a chuté de plus de 2,30 % contre le dollar.
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