L’Argentine change de cap avec Mauricio Macri

La victoire de Mauricio Macri annonce un changement radical en Argentine. Le nouveau président, libéral et conservateur, met fin à douze années de “kirchnerisme”, l‘ère “K”, comme l’appellent les Argentins.

Une nouvelle ère s’amorce donc avec Mauricio Macri, devenu Président à l’issue du second tour, une première dans l’histoire du pays. Le nouveau chef de l’Etat rompt aussi avec la tradition des “présidents avocats”. Il est ingénieur de formation. Et il arrive au pouvoir dès sa première candidature, une prouesse, car ce quinquagénaire est entré tardivement en politique.

Après ses études, il dirige les entreprises du Groupe Macri, crée par son père, un homme d’affaires italien qui a fait fortune en Argentine. Puis il prend la tête du club de foot de Boca Juniors, avec lequel il gagne de nombreux titres et la notoriété.

Macri sera ensuite élu député, puis en 2007, il remporte la mairie de Buenos Aires avec son parti Propuesta Republicana (Proposition républicaine). Prochain objectif : la présidence du pays.

Pour élargir sa base, il s’allie avec l’Union civique radicale, un parti centenaire, diminué, qui lui offre son réseau national. C’est ainsi que naît la coalition Cambiemos (Changeons) qui le porte à la présidence de l’Argentine.

De nombreux défis économiques, attendent le nouveau chef de l’Etat. L’inflation atteint 30%, les subventions à l‘énergie et aux transports représentent 20 % des dépenses publiques. Et après dix ans de forte croissance, le pays est menacé de récession. “Cela fait quatre ans que la croissance stagne, souligne l‘économiste Marcelo Elizondo. En quatre ans, les exportations ont chuté, le secteur public n’a pas crée d’emploi.”

Mauricio Macri hérite aussi d’un litige sur la dette avec les fonds ‘‘vautours” qui réclament à l’Argentine 1,5 milliard de dollars. L’affaire empêche le pays de se financer. “Le règlement de ce litige permettra à l’Argentine de recevoir à nouveau des financements étrangers. Dès que ce bras de fer sera terminé, les liquidités seront débloquées et permettront l’arrivée de nouveaux investissements”, explique Patricio Giusto, directeur de Political Diagnostics à Buenos Aires.

Mauricio Macri veut en finir avec les mesures protectionnistes. Il envisage de supprimer les taxes sur les exportations de céréales. Sur le plan monétaire, il souhaite rompre avec la surévaluation du peso.

Mais pour mener à bien ces réformes, il devra nouer des alliances au Congrès national, où les péronistes sont majoritaires.

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