L’Argentine au bord du défaut de paiement

L'Argentine est confrontée à l'un des moments les plus compliquées de
ces dernières années. Depuis 2001, les négociations avec les fonds spéculatifs déterminent notre présent.

Si nous en sommes arrivés là, c'est surtout par absence de
stratégie et parce que nous avons toujours priorisé le très court terme. Menacer de ne pas
verser le moindre peso aux "holdouts" [créanciers n'ayant pas accepté la restructuration de 2001] et sanctionner la "loi du verrou"
[la disposition de 2005 qui interdit de modifier la proposition de restructuration faite sous la présidence de Néstor Kirchner était à l'époque une stratégie de négociation] auraient pu être de bons outils pour inciter plus de détenteurs de bons à accepter
l'échange, mais ce sont ces mêmes mesures qui nous ont jetés dans ce piège.

Il aurait fallu à
un moment transiger avec les holdouts, surtout après les décisions en notre
défaveur rendues dans le procès lancé par les fonds vautours [qui réclament 100 % de leur dû, alors que 93 % d'entre eux ont accepté une décote de 70 % après la crise de 2001]. Après le
verdict en première instance, l'Argentine aurait dû faire un dépôt de garantie
pour payer les bons, comme si les 7 % des créanciers qui ont refusé la restructuration de la
dette
l'avaient acceptée. Au moins, cela aurait été une marque de bonne
volonté face aux juges, en attendant de plus amples précisions sur la clause Rufo [Rights Upon Future Offers : l'accord signé par les créanciers qui avaient accepté la restructuration
de la dette stipule que cet accord serait caduc si les fonds vautours obtenaient plus qu'eux].

Une mauvaise nouvelle pour l'emploi

Qu'arrivera-t-il à l'économie si le pays entre en cessation ce paiement ? Même s'il ne s'agit pas d'un défaut de paiement classique, les
conséquences dans une année qui n'est déjà pas très bonne seront importantes.
Elles se feront sentir non seulement sur le dollar parallèle [l'inflation non reconnue officiellement a créé un marché noir pour l'échange de devises], le taux
d'intérêt, l'investissement et l'inflation, mais aussi sur l'activité
économique et l'emploi.

Mais ce ne sera pas une faillite comme celle de 2001,
parce que le système financier ne sera que très peu touché et parce que nous
n'avons pas aujourd'hui le poids de la dette que nous supportions à l'époque.
Le gouvernement aura plus de mal à emprunter, mais ce sera encore plus compliqué
pour les provinces, les entreprises et les gens. Notre pays peut encore éviter
cela. Le contexte international reste favorable. De plus, les attentes
suscitées par les élections de 2015 vont nous donner l'occasion d'améliorer le
climat des affaires et des investissements.

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