L’Argentine a sa défense tous risques

Mercredi 9 juillet 2014 - 15:36

Si l’attaque argentine cristallise l’inquiétude avec l’absence de di Maria et la fatigue de Messi, la défense procure à l’Albiceleste une sécurité indispensable pour franchir les tours du Mondial brésilien. Sa solidité sera mise à rude épreuve face aux Pays-Bas, mercredi, à Sao Paulo.

Aucune autre équipe que l’Argentine ne présente une telle différence de notoriété entre son animation offensive et son secteur défensif. Alors qu’une star comme Lionel Messi accapare l’attention portée au demi-finaliste de ce Mondial avant le choc contre les Pays-Bas, mercredi (22h00), d’autres joueurs sont loin d’attirer les yeux du monde entier. Leur présence n’en reste pas moins indispensable à Alejandro Sabella dans sa quête du trophée.

La défense n’est pas le point faible de l’Albiceleste. Présentée à tort comme le secteur de jeu où se concentreraient les lacunes, l’arrière-garde a tenu bon depuis le début de la compétition. Elle a même fait mieux, avec seulement trois buts encaissés en cinq matchs, dont deux contre le Nigeria pour le dernier match de poules (3-2). Et pourtant, à chaque match, les caméras se concentrent sur les prestations d’Agüero, Di Maria, Higuain ou Messi. L’un a manqué la moitié des matches pour cause de blessure, l’autre a vu son Mondial se terminer contre la Belgique (1-0), le troisième s’est montré fantomatique jusqu’à ce quart de finale et le dernier a un plus faible rendement depuis deux rencontres.

Les Pays-Bas, test crucial pour l’arrière-garde

Les Quatre Fantastiques inconstants, Sabella a dû s’appuyer sur d’autres joueurs pour tenir la baraque albiceleste. Au milieu de terrain, Javier Mascherano travaille sans relâche dans l’ombre pour faire le lien entre attaque et défense. Le latéral droit de Manchester City, Pablo Zabaleta et Marcos Rojo, révélation à gauche, arrivent à convaincre les détracteurs de l’équipe que les côtés de la défense n’en sont pas le talon d’Achille. Ezequiel Garay s’affirme en véritable patron de la charnière, épaulé par Martin Demichelis qui a poussé Federico Fernandez sur le banc. Le gardien Sergio Romero, remplaçant à Monaco, se révèle excellent avec l’Argentine.

Jusque là, l’Albiceleste a souffert face à des adversaires inégaux en étant toujours considérée comme favorite. Face aux Pays-Bas, les rôles sont inversés. La force de frappe des Bataves constitue l’opposition la plus difficile pour Sabella et ses hommes, habitués à gérer le match et à tenter de faire la décision dans les dernières minutes. Les contres néerlandais pourraient faire céder le cadenas argentin, comme démontrer son étonnante solidité. Dans tous les cas, si l’Argentine se qualifie pour la finale, il y a fort à parier que les yeux se braquent de nouveau sur Messi et ses compères de l’attaque, en oubliant ceux qui les font briller.

Thibaud Le Meneec

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