L’Argentine a bien changé

L'Argentine est à la recherche de son glorieux passé. Si Juan Martin Del Potro est un leader de qualité, le n°7 mondial ne sera pas là pour accueillir la France à Buenos Aires à partir de vendredi. Et derrière c'est un peu le désert... 

Il y a dix ans, rendre visite à l’Argentine en Coupe Davis pouvait s’apparenter à un véritable chemin de croix. Faiseur de champions spécialistes de la terre battue – ils avaient placé trois joueurs dans le dernier carré de Roland-Garros en 2004 -, le tennis argentin regorgeait de grands talents. Guillermo Coria, Gaston Gaudio, Guillermo Cañas, David Nalbandian siégeaient aux premières places du classement ATP. C’était la période dorée d’un sport qui souffre terriblement de la comparaison avec le football au pays du dieu Maradona. Coria, Gaudio, Cañas, mais aussi Mariano Puerta et Juan Ignacio Chela, ont tous raccroché leurs raquettes aujourd’hui. Et la relève souffre de la comparaison.

Juan Martin Del Potro c’est l’arbre qui cache la forêt. Le 7e joueur mondial, lauréat d’un titre du Grand Chelem à New York en 2009, sort d’ailleurs un peu du moule classique des joueurs argentins. Grand et puissant, la "Tour de Tandil" est plus efficace sur les courts en ciment quand ses prédécesseurs, exception faite de Nalbandian, ont toujours préféré le jeu sur la brique pilée. Derrière lui, Juan Monaco (19e mondial), Horacio Zeballos (38e mondial), Leonardo Mayer (62e mondial) et Carlos Berlocq (71e mondial) tentent d’exister. Sans oublier Nalbandian, lui toujours sur le circuit, même si c’est souvent à mi-temps.

Qui pour jouer en simples ?

En l’absence de Del Potro, qui a renoncé à disputer la Coupe Davis cette année, l’ancien n°3 mondial, malgré son classement actuel (128e), fera office de chef de fil face aux Français à Buenos Aires. Très attaché à sa sélection, Nalbandian, dont les pépins physiques ont accéléré sa dégringolade, a fait du Saladier d’Argent le principal objectif de sa fin de carrière. Mais malgré la foi qu’il voue à son équipe, il sait bien qu’une victoire en 2013 sans son atout maître, relèverait d’un improbable exploit.

Tout porte à croire que le natif de Cordoba sera tout de même l’atout majeur de Martin Jaite, 10e mondial en 1990, en simple comme en double. Et malgré son joli coup de raquette, Nalbandian ne semble pas représenter aujourd’hui  un grand danger pour des joueurs comme Tsonga et Gasquet. Pour l’épauler, le capitaine argentin a le choix entre Monaco, en manque de confiance depuis le début de l’année, Zeballos, irrégulier, lui le seul joueur à avoir battu Nadal cette saison, et Berlocq le besogneux. Malgré le soutien inconditionnel  de leur public, les Argentins, tombeurs des Allemands au premier tour, devront réussir un petit exploit face aux Français pour accéder au dernier carré. 

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