L’animateur déjanté de "Top Gear" accusé de provocation en …

Lors de ses roadtrips pour "Top Gear", le déjanté Jeremy Clarkson s'enlise parfois, mais s'en tire finalement avec quelques branches ou un treuil. Il en faudra plus cette fois à l'animateur charismatique de la célèbre émission auto anglaise pour se sortir du bourbier argentin dans lequel l'a précipitée une simple plaque d'immatriculation...

L'affaire date déjà du mois dernier, mais elle fait encore des vagues : l'équipe de Top Gear (diffusée dans cent pays du monde, dont la France, sur RMC Découverte) avait en effet été bloquée et caillassée par 400 manifestants lors d'un tournage en Patagonie (sud de l'Argentine) en raison de la plaque fixée sur la Porsche du présentateur : "H982FLK".

Ce qui a été interprété sur place, au moins, comme une référence à la guerre des Malouines (Falkland, en anglais) perdue par l'Argentine en 1982. Et la réaction fut telle près de la ville de Tolhuin, en Terre de Feu, que l'équipe de tournage a dû plier bagages et se réfugier au Chili fissa. Mais aujourd'hui, l'histoire vire à l'incident diplomatique.

 

Accusations

La représentation argentine à Londres vient en effet de faire savoir que l'ambassadeur Alicia Castro avait émis une protestation auprès de la la BBC concernant Jeremy Clarkson  pour son "comportement provocateur et ses remarques désobligeantes envers le gouvernement et le peuple argentins" et a appelé à des "excuses. " Pour faire bonne mesure, la diplomate a aussi profondément regretté les "fausses accusations de Jeremy Clarkson sur un prétendu ressentiment contre les citoyens britanniques en Argentine."

La production du show dément toute provoc' :

L'équipe de Top Gear a acheté trois autos au Royaume-Uni, suggérer que la voiture a été choisie pour sa plaque ou que l'immatriculation originale a été modifiée, est totalement faux".

 

La presse locale n'est plus la seule à entrer dans la danse après cet accident de parcours. Au Royaume-Uni, les journaux s'emparent à leur tour de "l'affaire", notamment le "Mirror" auquel Jeremy Clarkson a adressé un Tweet avec le dessin d'un personnage qui lance une bordée de "fuck off" et de "fucking off".

 

Un porte-parole de l'émission, cité par le Huffington Post britannique, assure :

La production a décidé des voitures à choisir pour ce voyage et du budget par véhicule. Un assistant de production a acheté trois voitures. Un journal argentin a décidé que la plaque d'immatriculation contenant les lettres FKL et le numéro 982, était forcément une référence à la guerre. Ce n'est pas le cas. Jeremy n'a pas non plus choisi ou acheté la voiture. "

 

 

La polémique ne désenfle pas pour autant. Certes, les lettres et chiffres présents sur ces plaques sont pour le moins troublants voire dérangeants. Mais que dire des spéculation sur les deux autres bolides engagés dans ce tournage, à savoir une Lotus et une Ford Mustang pilotées par les co-animateurs du show, Richard Hammond et James May ?

Numérologie ?

La démonstration du maire et de certains habitants d'Ushuaïa semble cette fois sombrer dans le tourbillon fumeux de la numérologie... En effet, comme le soulignait l'AFP, ces deux autres bagnoles  "affichaient des plaques douteuses selon les Argentins: '646J' et 'N269KNG', dont les chiffres se rapprochent du bilan officiel de la guerre des Malouines, 649 morts côté argentin et 255 morts dans les rangs britanniques."

Dans le même ordre d'idées, de nouvelles plaques, qui celles-là auraient été retrouvées dans le coffre de la Porsche abandonnée par Jeremy Clarkson, alimentent le buzz.

Portant la mention "BEII END", qui n'étaient pour certains qu'une plaisanterie grivoise sur le pénis, évoque à d'autres une référence au naufrage du Belgrano (la "Fin de Belgrano"), un navire argentin coulé en 1982 par sous-marin HMS Conqueror. Bilan : 323 morts.

Bref, paroles contre paroles. Même si Jeremy a parfois dérapé sur les pentes savonneuses de l'humour grinçant (on l'a même taxé de raciste pour avoir qualifié les Mexicains de "paresseux et lourdauds" ou, encore une fois selon ses copains du Mirror, utilisé le mot "Nègre", ce dont il s'est défendu fermement)... Il surveillera à l'avenir son langage (pas trop, on l'espère) et jure, à la veille d'une nouveau tournage :

Cette fois, je vérifie les plaques." 

Jean-Frédéric Tronche - L'Obs

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