Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Saisie par le procureur de la République, la cour de cassation a annulé le jugement de première instance et condamné Carlos Menem et le ministre de la Défense de l’époque, Oscar Camilion, pour délit de contrebande aggravée.
Entre 1991 et 1995, sous le mandat de Menem, 6 500 tonnes de matériel militaire avaient été envoyées à la Croatie et à l’Equateur, sous couvert de fausses destinations, en violation de traités et d’embargos internationaux, ces pays étant alors en guerre. Trois décrets secrets, signés par le président et le ministre de la Défense, avaient autorisé l’opération, qui avait été révélée par la presse et est considérée comme un des cas de corruption les plus retentissants de ce qu’on a appelé les « années Menem ».
La cour de cassation a laissé au tribunal de première instance le soin de déterminer la peine en fonction des attendus du jugement. En 2011, le ministère public avait requis huit ans de prison contre l’ex-chef de l’Etat. Sauf très improbable vice de forme, Carlos Menem, aujourd’hui âgé de 82 ans, ne pourra réaliser son rêve de mourir sans avoir été condamné par la justice.