L’Amérique du Sud à vélo Chili : le désert d’Atacama (5)

 

Ultime épisode de la chronique qui nous amène au Chili, dans le désert d'Atacama, un lieu hostile mais qui peut très bien se parcourir en Vtt pour ceux qui ne craindront pas trop la chaleur et le vent.

Cinq pays, cinq routes, cinq visions différentes du cyclisme, voilà ce que l'on peut découvrir au cours quelques semaines de voyage en Amérique du Sud en tant que passionné de vélo. BrésilPérouBolivieArgentine et Chili, des territoires où la place de ce sport au sein de la société n'est pas la même suivant les Etats, mais dans lesquels la pratique de la petite reine se transforme à chaque fois en un grand moment.

Désert qualifié de plus aride du monde, la région d'Atacama ne reçoit qu'une quantité infime d'eau par an, bien que des inondations s'y soient produites ces dernières semaines. Pourquoi se rendre ainsi dans un endroit si peu propice à la pratique du cyclisme ?

Parce que le désert réserve des paysages visibles comme nulle part ailleurs, des lagunes colorées avec en toile de fond une longue chaîne de volcans qui marque la frontière avec la Bolivie, bref une excursion qui ne laisse pas indifférent. On peut ainsi prendre du plaisir en louant un Vtt et s'en aller rouler seul sur ces grandes routes gravillonnées, jamais vraiment bien plates, et se rendre sur les lieux à visiter, par ses propres moyens. Mis à part l'économie d'argent, l'excursion se révèle bien plus intense qu'en transitant en minibus, comme la majorité des touristes le font.

Niveau climat, mieux vaut partir en début de matinée afin d'éviter les grosses chaleurs mais surtout l'exposition au soleil, qui contrairement à l'Europe se manifeste de façon beaucoup plus agressive. Crème solaire donc, et eau en grande quantité seront les amis de tout cycliste s'aventurant dans le désert. Mais le plus important finalement est de surveiller l'évolution du vent, qui en fin de journée peut se lever en quelques instants, pouvant rendre le retour particulièrement pénible vers la ville de San Pedro de Atacama.

Concernant la place du cyclisme au Chili, et en prenant en compte les autres pays précédemment traités durant les cinq semaines de cette chronique, sa position serait intermédiaire. Bien plus avancé sur le sujet que la Bolivie ou le Pérou, mais en retrait par rapport au Brésil ou à l'Argentine. En effet, s'il n'est pas rare d'observer des cyclistes amateurs sur les routes chiliennes, la pratique n'y est pas la plus simple, les automobilistes n'étant pas franchement décidés à partager la voie avec d'autres individus. Et elle peut même résulter dangereuse, de nombreux accidents se produisant chaque semaine dans la capitale, Santiago.

Sur le plan professionnel, il est difficile de retrouver la nationalité chilienne au sein du peloton. On peut toutefois noter la création d'une équipe continentale l'an passé, PinoRoad, ambitionnant de participer dans les prochaines années à un grand Tour, et tenant dans son effectif de jeunes coureurs du Chili prêts à découvrir le circuit européen. Pour information, le champion national de la course en ligne en 2014 fut Lino Arriagada, Wolfgang Burmann étant le champion national du contre le montre pour l'année 2015.

Finalement, en prenant en compte tous les pays étudiés jusqu'ici, Brésil, Pérou, Bolivie, Argentine, Chili, le cyclisme professionnel paraît être encore en voie de développement, avec des différences plus ou moins marquées selon les Etats. Bien souvent liée à la situation économique, la pratique du cyclisme en Amérique latine relève aussi du domaine culturel, certaines nations comme le Brésil ou l'Argentine démontrant que la pratique de ce sport est beaucoup plus ancrée dans la société qu'au Pérou par exemple. Et il ne faudrait surtout pas oublier des pays comme la Colombie ou le Vénezuela, fournisseurs de jeunes talents que l'on retrouve aujourd'hui au plus au niveau.

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