L’agence Moody’s abaisse la note de l’Argentine

Le pays risque en effet de ne plus honorer le remboursement de sa dette en devises. La note passe ainsi de « B3 » à « Caa1 », ce qui correspond à un risque substantiel. Privé d'accès aux marchés financiers depuis sa faillite en 2001, l’Argentine a puisé dans ses réserves pour soutenir le peso, rembourser sa dette, et compenser son déficit énergétique. Les réserves en devises sont passées de 52 à 27 milliards et demi de dollars en trois ans. A cela s’ajoute une inflation galopante. En février, elle était supérieure à 3 %, pour le deuxième mois consécutif.

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Cette flambée des prix qui, jusqu’à 2012, ne posait pas de problèmes. Mais aujourd'hui, elle représente un handicap. Carlos Quenan, professeur à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine à la Sorbonne le confirme : « Tout cela était relativement gérable grâce aux nombreuses années de croissance économique que l'Argentine a connu entre 2003 et 2012. Il y avait de l'inflation et de la croissance. » D'un point de vue politique, la situation était aussi différente. « La légitimité du gouvernement en place n'était pas trop touchée. D'ailleurs, Cristina Krichner a été réélue avec la majorité en 2011. Et parce que, malgré l'inflation, il y avait des négociations salariales qui plus ou moins compensaient cette inflation », souligne le chercheur, qui explique aussi que la croissance était tout de même génératrice d'emplois.

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Selon les dernières prévisions du FMI en effet, la croissance en Argentine devrait ralentir fortement cette année pour atteindre 2, 8 % contre presque 5 % l’an dernier. En somme, la 3e économie d'Amérique latine va à nouveau très mal. 

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