Humiliée par le Japon pour son entrée dans la compétition, l’Afrique du Sud quitte la Coupe du monde de rugby 2015 sur une victoire (24-13) dans la "petite finale" face à l’Argentine. Une affiche très décevante que les Boks auront dominée surtout sur la fraîcheur. Tout sauf une bonne publicité pour cette "consolante".
On ignore pour tout dire si Heyneke Meyer est enfant unique ou s’il a des frères et/ou des sœurs. Mais le sélectionneur sud-africain, si peu enthousiaste il y a une semaine à l’heure d’évoquer, sous le coup de la terrible déception de l’élimination par les All Blacks (20-18), la perspective d’avoir à disputer cette « petite finale" de la Coupe du monde de rugby 2015, sera bien inspiré d’embrasser sa sœur pour peu qu’il en ait une. Son équipe ne sera pas championne du monde, mais elle quitte la compétition comme elle n’avait pas su la débuter face au Japon, tête haute, avec cette victoire sur une Argentine exsangue (24-13).
L'Afrique du Sud termine à la 3e place de la #RWC2015 Les Pumas s'inclinent avec un essai à la 82e minute#RSAvARG pic.twitter.com/6d7XeI4PBJ
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Sans même parler des demi-finales, on était dans ce match à des années-lumière de l’intensité, du rythme et du jeu déployés dans cette Coupe du monde. Déjà privée sur blessures de son capitaine Agustin Creevy, de son meilleur marqueur d’essais Juan Imhoff, de son maître à jouer Juan-Martin Hernandez, mais aussi de son meilleur pilier, Marcos Ayerza, forfait à son tour de dernière minute, l’Argentine subit ce début de match, où les Springboks, s’ils manquaient de motivation au coup d’envoi, le cachent bien.
Habana en échec
On envoie du jeu dans les rangs sud-africains et on joue les pénalités à main. Comme sur ce carton jaune infligée d’entrée par M. Lacey à Tomas Cubelli, à la faute sur un premier ballon vite joué par Ruan Pienaar, qui laisse les Pumas à quatorze (5e). Et derrière lequel la sanction est immédiate avec le premier essai en coin de J.P. Pietersen (7-0, 7e). Dans la foulée, c’est Bryan Habana qui croit profiter d’un rebond vicieux pour aplatir un ballon sur une action qu’invalide justement la vidéo (10e). Dépasser Jonah Lomu sur cet essai de rapine aurait été malvenu.
Lorsque Cubelli revient sur la pelouse, l’addition affiche dix points de retard après la pénalité réussie par Handre Pollard (10-0, 14e). On sent ces Pumas « carbonisés » et surtout sous la pression des Boks dans le jeu ou sur phases statiques. Même si cette « consolante » tarde à prendre du relief dans ce Stade Olympique beau comme un sou neuf, mais à l’ambiance si terne. Un match qui vaut surtout pour la quête d’Habana encore malheureux sur cette longue sautée de son ouvreur que le Toulonnais, collé à sa touche, ne peut contrôler à cinq mètres de la ligne (29e). Pollard est lui aussi en chasse. Au classement de meilleur buteur du tournoi, le jeune n°10, auteur de deux nouveaux coups de pied gagnants (33e, 40e), passe à la pause pour un petit point devant les 89 unités de Nicolas Sanchez, son homologue argentin (16-0).
Le même Sanchez, dont le drop dès la reprise, moins que son sort personnel, vaut surtout pour son équipe en souffrance et enfin capable d’ouvrir son compteur (16-3, 42e). Mais l’initiative est individuelle, et le collectif, si brillant depuis huit semaines, ne suit pas. Encore sanctionné sur cet essai signé en coin par… Eben Etzebeth, le successeur désigné de Victor Matfield au poste de deuxième ligne, servi par la passe… d’Habana (21-3, 43e) !
C'était leur dernier match en RWCJuan Martin Fernandez Lobbe #ARG Victor Matfield #RSA Schalk Burger #RSA pic.twitter.com/ZCG0Y2W8ti
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Le moteur argentin tourne à vide et la défense sud-africaine reste impénétrable dans une fin de match que seuls Pollard (48e) et Sanchez (52e) animent au pied. Et qui vaut plus pour les sorties et les adieux à la sélection de quelques « monstres » du jeu tels que Juan Martin Fernandez Lobbe, Schalk Burger, le géant Matfield bien sûr, mais aussi un Habana qui, remplacé peu après l’heure de jeu (66e), à jamais restera associé à Lomu et bloqué à 15 essais inscrits en Coupe du monde. On préfèrera se souvenir du sourire des Argentins capables malgré tout d’inscrire à l’orgueil leur unique essai par l’ancien Racingman Juan Pablo Orlandi (24-13, 80e). Une image plus conforme à leur tournoi que ce match « gigot-haricot ».
Total respect between #RSA and #ARG after 80 minutes in the Bronze Final. #RSAvARG #RWC2015https://t.co/mEGMGPNUqI
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