Voilà presque un an que ce dossier empoisonne les relations entre l'Europe et l'Argentine. En juillet dernier, l'Association des producteurs de biodiesel européen (EBB dans son acronyme anglais) avait porté plainte auprès de l'exécutif européen. Il est vrai que, en trois ans, la part de marché de l'Argentine et de l'Indonésie est passée de 0 % à environ 30 % en 2012. En Italie, ce taux est même de 75 %. « Les Argentins vendent leur biodiesel à un prix parfois moins cher que la matière première dont il est issu, l'huile de soja », peste Raffaello Garofalo, le secrétaire général de l'EBB, contacté par « Les Echos ». Les producteurs européens estiment que cette situation a tiré artificiellement les prix vers le bas et a conduit à la faillite de nombreuses entreprises européennes. « Les mesures adoptées par Bruxelles, si elles se confirment, vont dans le bon sens, mais ne sont pas suffisantes pour bloquer ces importations déloyales », assure Raffaello Garofalo. D'autres actions pourraient suivre d'ici à l'été, puisque Bruxelles enquête également contre de possibles subventions reçues par l'industrie argentine. Les entreprises européennes espèrent notamment que des taxes douanières supplémentaires seront imposées contre le système argentin de taxes différentielles à l'exportation.
