"On est tous très touchés par sa disparition, moi le premier", a déclaré Etienne Lavigne au cours d'une brève rencontre avec les journalistes à Salta, ajoutant ne pas cacher "une vraie douleur, une certaine émotion".
Le directeur du Dakar a ajouté n'avoir aucun élément, à ce stade, sur les circonstances, encore inexpliquées, de la mort d'Eric Palante. Il a rappelé que les températures étaient "extrêmes" jeudi sur le parcours de la spéciale et que l'endroit où son corps a été retrouvé était "sableux, avec une petite végétation".
Palante était "un vrai pilote du Dakar, endurci et endurant, un type très bien", a souligné Etienne Lavigne.
Tom Colsoul était de son côté "sous le choc" à l'annonce du décès d'Eric Palante. "Lorsque j'ai reçu la nouvelle par sms via un journaliste, je l'ai dit à mes coéquipiers, ce fut le silence dans le camion", a expliqué le pilote belge.
"Je voyais Eric trois fois par an. Au départ du Dakar, pendant la journée de repos et à l'arrivée. Il avait du respect pour moi parce que j'ai déjà gagné le Dakar une fois, mais le respect était mutuel. C'était un passionné du Dakar et de sa moto. Il était toujours amical et avait toujours le sourire. C'était un amateur pur sang, mais il était 30 fois plus consciencieux et entraîné que beaucoup ici au bivouac. Je sentais à travers nos discussions son amour pour cette épreuve qu'il attendait toute l'année".
Tom Colsoul s'interroge pourtant sur le système de l'Iritrack. "C'est un système de sécurité qui permet à l'organisation de te suivre à la trace, au centimètre près. Quand un concurrent est arrêté pendant plus de cinq minutes, on peut prendre contact avec le concurrent. Eric Palante a dû rester immobile pendant des heures et ils n'ont rien remarqué. Cela me pose question parce que ce n'est pas la première fois que cela arrive."
"J'ai appris la nouvelle par un ami et je ne me sens pas bien, a pour sa part annoncé Charly Gotlib, qui en est à son 25ème Dakar. C'est un choc. Je connaissais Eric depuis des années. C'était un copain, un bon ami, et un Dakariste dans le cœur et dans les tripes. C'était un homme joyeux. J'ai parlé encore avec lui il y a quelques jours à Rosario. Plus après, parce que nous avions des parcours différents et que chacun se concentre sur sa course."
Tout comme Tom Colsoul, Charly Gotlib se montre critique envers la direction de course. "C'est la deuxième fois déjà que le système de l'Iritrack ne fonctionne pas pour un motard. Il est incompréhensible que cela se soit passé dans une étape hier et que ce n'est qu'aujourd'hui que l'on retrouve son corps. Je suis très étonné avec tout ce que l'on nous oblige à faire pour notre sécurité que l'on n'ait pas retrouvé Eric plus tôt. Ce système doit nous protéger, c'est à croire que personne ne tire les leçons. S'il y a un choc, le système d'alerte se déclenche. De même si un concurrent reste plus de 5 minutes immobile, les organisateurs à Paris sont au courant."
"Cela fait quelques années que l'on croisait Eric sur l'épreuve", a pour sa part déclaré le Français Cyril Despres, cinq fois vainqueur du Dakar. "Ça fait beaucoup de peine. C'était vraiment un passionné de son sport. Il mettait beaucoup d'énergie pour le pratiquer. Savoir qu'il ne va pas rentrer dans sa famille est assez dur."