"On a l'âge qu'on ressent et moi j'ai l'impression d'avoir 21 ans", a plaisanté le pilote Citroën, hilare en sortant de la DS3, après la course.
Au début des années 2000, les qualités de Kris Meeke avaient sauté aux yeux de l'ancien pilote écossais Colin McRae, lors d'un rallye en Ecosse. Croyant tellement à son avenir au plus haut niveau, il décide de financer sa saison 2002 dans le Championnat britannique de rallye, en catégorie junior.
Meeke lui a d'ailleurs dédié sa victoire dimanche.
Pendant dix ans, il connait des hauts et des bas, gagne le titre IRC en 2009, au volant d'une Peugeot 207, et ne découvre le Championnat du monde WRC qu'en 2011, à l'âge de 31 ans, au volant d'une Mini.
En 2014, lors de sa première saison complète avec Citroën, il termine au 7e rang du classement du Championnat du monde, avec quatre podiums.
Cette année, il a connu un début de saison calamiteux, avec seulement 10 points au compteur, et une 7e place au rallye de Suède comme meilleure marque.
"C'est un pilote complet et mûr. Il comble son manque d'expérience en WRC en utilisant sa pointe de vitesse et il tente au fil des courses d'améliorer sa fiabilité", dit de lui Marek Nawarecki, le N.2 de Citroën Racing.
Né le 2 juillet 1979 à Dungannon, en Irlande du Nord, cet ingénieur en mécanique a d'abord travaillé dans le staff technique de l'équipe britannique M-Sport (Ford), avant de s'installer dans le baquet du pilote.
Il discute beaucoup avec les ingénieurs et les techniciens de Citroën. "Il n'est pas nécessaire d'être ingénieur pour être un bon pilote, mais ça l'a sans doute aidé, et il a un bon feeling pour avoir été pilote d'essai", considère Didier Clément, responsable d'exploitation WRC chez Citroën.
Sorties de route, tonneaux, Meeke avait plus souvent nourri la rubrique accident.
Courageux, déterminé, il a démontré lors du week-end argentin qu'il avait les épaules solides pour gérer la pression. En tête dès la 2e spéciale vendredi matin, il n'a pas cédé de terrain, malgré une crevaison et tête à queue.