Javier Mascherano, le petit chef argentin – Liga 2012-2013 – Football …

"Pour moi,
Javier
Mascherano est bien meilleur que Riquelme ou Messi". Aujourd’hui, ces propos, sortis tout droit de la bouche de Diego Maradona, en 2008, peuvent faire sourire. Certains peuvent même se dire, à raison, que l’ex-sélectionneur argentin aurait dû, une fois n’est pas coutume, tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Mais à l’époque, cette phrase n’avait rien de polémique. Car Mascherano était l’âme, l’homme à tout faire d’une équipe d’Argentine moribonde. D’ailleurs, le Maradona sélectionneur, n’a eu de cesse de répéter : "Pour moi, mon équipe, c’est Mascherano et dix autres joueurs." C’est donc en toute logique qu’il avait fait du jefecito ("le petit chef") son capitaine courage. En Argentine, Mascherano jouit d’une popularité exceptionnelle. Car il a tout pour plaire à un peuple qui aime à la folie ceux qui mouillent le maillot et qui taclent à longueur de match et qui, en plus, ne parlent pour rien dire.

Mascherano est un joueur de sélection. Et il l’a toujours été. Il a d’ailleurs débuté sa carrière avec le maillot albiceleste sur le dos. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il a d’abord joué en équipe nationale avant de débuter en première division avec River Plate, le club de son cœur. "A l’époque, a t-il déclaré à El Pais, Marcelo Bielsa était le sélectionneur argentin. Moi, je faisais partie de l’équipe des sparrings partners, qui accompagnait la sélection lors de ses tournées et à la Coupe du monde. Après le parcours chaotique de l’Argentine au Japon et en Corée, Bielsa, pour répondre aux nombreuses critiques qui ne l’épargnaient pas au pays, a décidé de lancer un jeune joueur qui n’avait même pas encore joué en première division.  Le pari était osé, j’ai halluciné car j’aurais pu me faire découper en petites rondelles…" Mais le pari va payer. Javier Mascherano n’a que 19 ans, mais il crève l’écran. Un mois et demi plus tard, il débute enfin en Première division. Du jamais vu.

Depuis, Javier est l’âme et le guerrier en chef de la sélection argentine. Et même s’il ne porte plus le brassard de capitaine, c’est lui, le leader incontestable de cette équipe. Avec le maillot rayé blanc et bleu sur le dos, il a tout connu : les U15, les U17, les U20. Et il est même devenu le seul joueur au monde à remporter deux médailles d’or aux Jeux Olympiques (à Athènes et à Pékin) en jouant, à chaque fois, la totalité des matches. "Javier Mascherano est l’exemple à suivre en Argentine, assure le toujours très prolixe Maradona, car il porte un amour inconditionnel à sa sélection." Cette fois-ci, il faut bien l’avouer, pour une fois, Diego ne raconte pas des salades…

Mais ce qui est vrai en sélection ne l’est pas forcément en club. Car, de ce côté-là, Javier a mis du temps à trouver chaussure (à crampons) à son pied. Le natif de Rosario (comme Messi) a appris les rudiments du football dans LE centre de formation argentin. A l’Ecole Renato Cesarini. Ce club à la philosophie très humaniste (si, si, ça existe), qui forme des joueurs mais aussi des hommes à la tête bien faite, est le club qui a donné le plus de joueurs internationaux à l’Argentine. Roberto Sensini, Santiago Solari, Martin Demichelis, Pablo Piatti pour ne citer qu’eux viennent eux aussi de là. Très rapidement, son sens du tacle glissé et son jeu sans déchets attirent les convoitises. Il se résout donc à monter à la capitale. Lui, le supporter inconditionnel de Rosario Central (alors que Messi est un fan de Newell’s Old Boys, l’ennemi héréditaire) signe à River Plate. A 19 ans, il s’installe comme sentinelle devant la défense des millonarios et dégage une autorité dans les duels et sur le terrain dignes d’un vieux briscard. Mais après deux saisons pleines, il n’a pas le choix : il doit faire ses valises pour Sao Paulo.

En Argentine, les meilleurs joueurs ont un temps de vie très limité. Alors, dès qu’ils commencent à avoir une valeur marchande intéressante, ils sont vendus au plus offrant. Mascherano est alors prié de partir jouer aux Corinthians avec Carlos Tevez. Il devient la propriété de MSI, ce groupe d’investissements mystérieux qui mènera le club cher à Socrates à la perte. "C’était un moment vraiment étrange. Les Corinthians ont mis beaucoup d’argent sur la table. Je n’ai pas eu le choix. Au final, j’ai fais une belle saison, là-bas, puisqu’on a été champions du Brésil. Mais du jour au lendemain, on m’a transféré à West Ham. Et là, j’ai vécu un cauchemar. Je ne jouais pas, j’étais perdu sur et en dehors du terrain. Heureusement pour moi, je suis parti à Liverpool. Ma carrière a alors décollé."

En quatre saisons chez les Reds, Mascherano s’impose comme l’un des tous meilleurs milieu de terrain d’Angleterre. Sous les ordres de Rafael Benitez, son jeu évolue. "J’ai beaucoup appris sur le plan tactique. Et puis, j’ai pris mon pied. En Angleterre, on joue un football à l’état pur. On ne fait pas semblant, on joue pour gagner. J’avais l’impression de revenir en enfance, lorsqu’on jouait avec les copains, jusqu’à ne plus en pouvoir. Et là encore, le club a eu besoin de liquidités, alors je suis parti. Mais pas n’importe où : à Barcelone."

Pour signer au Barça, Mascherano n’a pas hésité à voir son salaire à la baisse. En Catalogne, il est arrivé comme milieu de terrain défensif. Mais Pep Guardiola a rapidement décidé de le faire descendre d’un cran. "De toute façon, au milieu, Busquets est indéboulonnable. Il est exceptionnel tant au niveau tactique que technique. Il est fait pour être le numéro 6 du Barça. Moi, je savais que je n’aurais que des miettes. Mais je m’étais préparé à ça." Le 12 avril 2011, sa vie de footballeur prend un autre tournant. A quelques heures d’un match de Ligue des champions contre le Shaktior Donetsk, Pep Guardiola lui déclare qu’il sera titulaire… en défense centrale. Un poste qu’il n’a jamais occupé. Car, dans l’esprit de l’entraîneur catalan, Javier a tout pour s’imposer à ce poste là. "Lorsqu’il m’a annoncé ce choix, Pep m’a dit, en me regardant droit dans les yeux : ‘tu verras, lorsque tu seras entraîneur, tu voudras mettre des milieux de terrain partout car c’est le meilleur moyen pour que ton équipe joue bien au football’. Il m’a toujours beaucoup parlé, donné de très nombreux conseils et m’a permis d’avoir un autre regard sur le football. Je lui dois beaucoup, comme je dois beaucoup à Marcelo Bielsa ou à Rafael Benitez. Je suis conscient que j’ai beaucoup de chance car j’ai croisé, depuis le début de ma carrière, de très grands entraîneurs avec qui j’ai beaucoup échangé."

Pep avait vu juste. Mascherano est un excellent défenseur central. Intraitable en un contre un, tactiquement irréprochable et toujours très propre avec le ballon, il s’est imposé comme un choix bis derrière. La saison dernière, c’est lui qui a récupéré le plus de ballons au Barça (355). "Depuis que Pep l’a installé en défense centrale, je n’ai pas le souvenir qu’il ait fait un mauvais match" a, un jour déclaré Leo Messi. Et Xavi d’ajouter : "Il est également devenu un référent, un leader dans le vestiaire." L’été dernier, Mascherano a prolongé de deux ans son contrat. ll est lié jusqu’en 2016. Il y a fort à parier qu’ensuite, il pourrait décider d’aller terminé sa carrière en Argentine, à River Plate. Après le Brésil, l’Angleterre et l’Espagne et après sa troisième et probable dernière Coupe du monde, l’homme aux 71 sélections pourrait enfin rentrer au bercail.

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