L'Argentine refuse de recevoir le corps du criminel nazi Erich Priebke
Crédit : ANDREAS SOLARO / AFP
Le "boucher des Fosses Ardéatines", décédé vendredi à l'âge de 100 ans, connaîtra des funérailles romaines ce mardi.
Indésirable en Argentine, où il s'était réfugié et où son épouse repose, Erich Priebke sera finalement enterré en Italie. Les funérailles de l'ancien capitaine SS, condamné à
la réclusion à perpétuité pour sa participation au massacre des Fosses
Ardéatines mais mort vendredi 11 octobre 2013 à à l'âge de 100 ans, auront lieu à Rome, a annoncé
son avocat.
"La cérémonie se tiendra mardi", a affirmé Me Paolo Giachini, dans
l'une des églises de la capitale italienne, sans plus de précision.
Erich Priebke, condamné en 1998 en Italie à la réclusion à
perpétuité pour sa participation au massacre durant lequel 335 civils
italiens avaient été tués en mars 1944 à Rome, avait été assigné à
résidence pour raisons de santé en 1999. Il vivait depuis dans l'appartement de Me Giachini, dans la banlieue nord de Rome.
Le massacre des Fosses Ardéatines avait été décidé en représailles
d'un attentat commis par des résistants romains contre une unité SS. L'avocat avait annoncé vendredi que l'ancien criminel de guerre nazi
serait enterré près de son épouse à San Carlos de Bariloche, au
sud-ouest de Buenos Aires, où il s'était réfugié après la guerre. Mais
le gouvernement argentin a aussitôt annoncé qu'il refusait de recevoir
sur son territoire le corps du criminel nazi.
A cette annonce, de nombreuses voix à Rome se sont élevées pour
rappeler que le lendemain des funérailles de Erich Priebke serait
commémoré le 70e anniversaire de la déportation des juifs du ghetto de
Rome. A ce jour, "il n'est pas prévu de cérémonie de funérailles", a
souligné le porte-parole de l'évêché de Rome, don Walter Insero, cité
par l'agence Ansa, tandis que le maire de Rome, Ignazio Marino, a
affirmé qu'il ne consentirait qu'à une cérémonie "strictement privée",
et pas dans le centre de la capitale.
Pendant son procès, Priebke, surnommé le "Boucher", n'avait exprimé
aucun remords. En première instance en août 1996, il avait affirmé
avoir été forcé de participer au massacre parce que "l'ordre était venu
directement d'Hitler, à Berlin". Puis, devant la Cour d'appel du tribunal militaire de Rome, en mars
1998, il s'était encore justifié : "Ma mort n'aurait pas permis de
sauver ces innocents. Cet épisode m'a poursuivi pendant toute ma vie
mais je n'ai jamais voulu échanger ma dignité contre une exhibition
publique de repentance". Retrouvé en Argentine, en mai 1994, puis extradé en Italie, en
novembre 1995, il avait plaidé l'irresponsabilité. "Je suis innocent",
avait-il clamé, en rejetant la faute sur les résistants italiens.
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