Meilleur marqueur argentin en Coupe du monde avec sept essais. Certes le précédent record n’était que de quatre essais (à titre de comparaison le meilleur Français dans ce domaine est Vincent Clerc avec onze réalisations) mais cela vous classe le bonhomme. Juan Imhoff est de ces chasseurs d’essais toujours à l’affut de la moindre opportunité pour aller en terre promise. Juan Imhoff est de ces joueurs capables de passer complètement au travers de leurs matchs et de finalement marquer l’essai de la victoire dans les dernières minutes. Ce type de joueur est devenu de plus en plus rare. Le Sud-Africain Bryan Habana, le Néo-Zélandais Julian Savea ou les Gallois George North et Alex Cuthbert font également partie de cette caste.
Un gros scoreur en sélection
Pour Juan Imhoff, tout débute en 2011 avec les Pampas XV (une sorte d’équipe nationale C). Invitée à participer à la Vodacom Cup (une compétition sud-africaine), son équipe remporte à la surprise générale le tournoi. Le natif de Rosario, comme Lionel Messi, inscrit dix essais. Interpellé par les performances du jeune ailier, le sélectionneur Santiago Phelan lui fait confiance et l’inclut dans le squad argentin destiné à participer au Mondial néo-zélandais. Imhoff participe à quatre rencontres (dont le quart de finale contre les All Blacks) et inscrit deux essais face à la Roumanie et la Géorgie.
2012 marque une avancée importante dans le rugby argentin. Les Pumas intègrent le Tri Nations et se confronteront désormais chaque été aux plus grandes nations. Imhoff ne se défile pas. En quatre éditions, l’ailier a déjà inscrit cinq essais, dont trois cette année juste avant le Mondial anglais. Cette performance ne fait que renforcer son statut de titulaire indiscutable en équipe nationale et son rôle de joueur cadre en vue de la Coupe du monde. Une Coupe du monde où Imhoff montre au monde entier ses qualités de relance, mais aussi de perforation.
Le Racing plutôt que la sélection
Au lendemain du Mondial 2011 durant lequel Juan Imhoff a explosé, le Racing est à la recherche d’un joker pour pallier la longue indisponibilité de Benjamin Fall et fait confiance au jeune ailier puma. Dans les Hauts-de-Seine il retrouve Gonzalo Quesada alors en charge des trois-quarts Ciel et Blanc. Il ne tarde pas à rendre la confiance qui lui est donnée. En quelques matchs, il s’impose comme un titulaire indiscutable et finit la saison avec neuf essais en vingt matchs. Depuis c’est 18 réalisations en 52 rencontres. Un bilan qui fait de lui un joueur majeur du Racing. De Berbizier au duo Labit-Travers en passant par Quesada, ses entraîneurs n’ont jamais douté de ses qualités.
Seulement, ces derniers mois, Juan Imhoff a dû faire face à un sacré dilemme : les Pumas ou le Racing. Autrement dit, sa patrie ou l’argent. Avec la création d’une franchise argentine appelée à disputer le Super Rugby dès 2016, la Fédération argentine avait annoncé que seuls les joueurs jouant dans cette nouvelle équipe pourraient défendre le maillot des Pumas. Mais alors que Juan Manuel Leguizamon, Nicolas Sanchez ou encore Juan Martin Hernandez font le choix de rentrer au pays, Juan Imhoff décide de rester en France au moins jusqu’en 2017. Certains ne comprennent pas ce choix. « Je ne me prends pas la tête. Le Racing c’est le club qui m’a donné l’opportunité de grandir. Si je ne suis pas sélectionné, ce sont les Pumas qui feront une croix sur moi. Pas le contraire », déclarait-il il y a peu dans les colonnes de Midi Olympique. Ça a le mérite d’être clair.
Cyril Camacho
Rédigé par Rédaction Rugby365.fr