Histoire du monde : Les Argentins défendent leur métro

Image de carte postale. Avec ses banquettes de bois, ses fenêtres coulissantes et ses lampes d’opaline art déco, La brugeoise est indissociable de Buenos Aires. Son nom vient des ateliers qui l’on conçue. La Brugeoise, fleuron de l’industrie belge au 19e siècle. A la grande époque, 1500 ouvriers y travaillaient. La firme a donc équipé le premier métro de l’hémisphère sud.

" Las Brujas " ou " Las Belgas ", comme l’appelle aussi les argentins… C’est la plus ancienne ligne toujours en activité. Si Budapest a des rames datant de 1896, elles ne desservent plus que des parcours touristiques. A l’aube de son centenaire, la Brugeoise est toujours vaillante mais le métro historique est maintenant sur le point de disparaître.

Les habitants de Buenos Aires y sont très attachés et n’ont pas dit leur dernier mot. Une cinquantaine d’associations ont appelé à manifester demain soir. Pétitions, recours en justice et projets de réhabilitation en tout genre ont déposés pour tenter de la sauver.

" Ces wagons pourraient encore rouler cent ans ", dit Cesario Blanco, l’un des 130 mécaniciens qui vieille sur la ligne A. L’entretien des trains, dans cet atelier centenaire est, il est vrai, irréprochable. " Tout est fait de façon artisanale, à la main, c’est pour cela que ces wagons restent si sûrs ", affirme un ingénieur. Un audit du métro de Madrid, venu alimenter la bataille avec la Marie, confirme qu’on confond ici ancienneté et sécurité. Car c’est le problème. Les autorités estiment que le doyen des métros n’est plus assez sûr. Et un autre audit, commandé par la ville au métro de Barcelone, abonde dans en ce sens. Pourtant, en un siècle, la ligne A n’a connu qu’un seul accident. Le Maire dit qu’il ne veut pas attendre que les statistiques deviennent mauvaises. Le démantèlement commencera samedi, maintient-il.

Pour les défenseurs du patrimoine, c’est un peu de l’âme de Buenos Aires qui s’en ira. Et une emprunte de la Belgique qui s’effacera. L’entreprise, devenue au fil du temps la Brugeoise et Nivelle ou "BN", existe toujours aujourd’hui en tant que filiale du géant canadien Bombardier.  

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