Haka bouillant, maudits Pumas, record de Habana… la Coupe du …

Le contexte : Une première Coupe du monde en France

En concurrence avec l'Angleterre pour l'organisation de la Coupe du monde 2007, la France et son projet favorisant le développement du rugby dans le monde est choisie en 2003 par l'IRB. La FFR accepte de délocaliser quatre match à Cardiff et deux à Edimbourg, ce qui a notamment fait pencher la balance en sa faveur. C'est un juste retour des choses pour les Gallois, qui avaient "donné" sept matchs à la France lors du Mondial 1999.

Vainqueur du Tournoi des Six Nations 2006 et 2007, l'équipe de France fait logiquement partie des favoris, au même titre que les habituels All Blacks, Springboks, Wallabies ou Anglais, et ce malgré une tournée de juin catastrophique en Nouvelle-Zélande, où ont été envoyés seulement quatre joueurs qui prendront finalement part au Mondial (Ibanez, Bruno, Mas et Chabal), les autres étant mobilisés par les phases finales du Top 14.

La surprise : L'Argentine

Les Pumas sont les premiers à se dresser sur la route des Bleus en 2007. Et pour le match d'ouverture de cette Coupe du monde, les partenaires d'Augustin Pichot s'offrent d'entrée le scalp des Français (12-17) pour la cinquième fois lors des six derniers affrontements entre les deux équipes. C'est tout simplement la première fois que le XV de France s'incline lors d'un match de poule en Coupe du monde. Une performance qui permet à l'Argentine de se qualifier tranquillement pour les quarts de finale après avoir également battu l'Irlande et terminé première du groupe D.

L'Argentin Corleto gagne son duel face au Français Dominici

Les Argentins se débarrassent des Ecossais en quart (19-13) puis chutent face aux futurs champions Sud-Africains en demie (37-13), avant de retrouver lors de la petite finale... la France. Pour une victoire éclatante cette fois-ci (10-34). Les Pumas terminent donc troisièmes du Mondial 2007. Une juste récompense pour la génération dorée des Roncero, Ledesma, Scelzo, Hasan, Albacete, Fernandez Lobbe, Leguizamon, Pichot, Hernandez, Contepomi et Corleto.

  

Les déceptions : Irlande et pays de Galles

L'Irlande subit lors de la phase de poule la loi de l'Argentine (30-15) et de la France (25-3). Même constat pour le pays de Galles, qui s'incline 20 à 32 face à l'Australie et surtout 34 à 38 contre les Fidji pour ce qui restera comme le plus beau match de la compétition. L'Irlande et le pays de Galles sont ainsi les seules équipes classées parmi les huit premières à l'IRB à ne pas se qualifier pour les quarts de finale, au contraire de l'Ecosse et des Fidji, qui s'invitent parmi les grands.

Le match marquant : France – Nouvelle-Zélande (20-18)

Rebelote! Déjà bourreaux des All Blacks en 1999, les Bleus rééditent à Cardiff une énorme performance pour éliminer la Nouvelle-Zélande. Et comme en 1999, les Tricolores étaient pourtant largement menés au score. 13 à 0 pour être précis, après notamment l’essai de Luke McAlister en faveur des "kiwis". Le XV de France déplore en plus la sortie sur blessure de Serge Betsen dès la 5e minute…

L’essai de Thierry Dusautoir permet aux Bleus de revenir dans la partie en seconde mi-temps. Puis Yannick Jauzion répond ensuite à Rodney So’oialo et la France passe devant. Pour ne plus jamais lâcher le score. Les All Blacks assiègent pendant plus de dix minutes la ligne française, en vain…. On retiendra de ce succès mémorable les Bleus défiant les Néo-Zélandais yeux dans les yeux lors d’un désormais mythique Haka, l’exploit de Frédéric Michalak sur le deuxième essai tricolore et une polémique dans les médias sur la même action (en-avant entre Damien Traille et Michalak ?), ou encore les 37 plaquages de Dusautoir!

Michalak et Jauzion font craquer les All Blacks

La finale : Angleterre – Afrique du Sud (6-15)

Déjà adversaires en poule, Anglais et Sud-Africains se retrouvent lors d’un finale surprise. Surprise car après leur premier affrontement, il était impensable de voir le XV de la Rose atteindre la finale. Un large succès des Springboks 36 à 0 sur les champions du monde en titre avait en effet jeté un froid glacial de l’autre côté de La Manche. Mais grâce à sa mêlée notamment, l’Angleterre écarte finalement l’Australie puis la France pour rejoindre l’Afrique du Sud, vainqueur des Fidji puis de l’Argentine.

Sous les ordres de Jake White, les Springboks étouffent les Anglais dans un match verrouillé. A l’image de leur deuxième ligne Victor Matfield-Bakkies Botha, intouchable…Percy Montgomery, comme durant toute la compétition, ne tremble pas face aux perches. François Steyn, auteur d’une pénalité lointaine, devient le plus jeune champion du monde à 20 ans et 5 mois. Os du Randt, lui, remporte son deuxième titre mondial, douze ans après celui de 1995!

Une deuxième ligne de légende Bakkies Botha - Victor Matfield

Le joueur : Bryan Habana

Quatre essais en ouverture contre les Samoa, puis deux face aux Etats-Unis et enfin deux nouvelles réalisations contre l’Argentine en demi-finale. Avec huit essais inscrits lors d’une seule et même Coupe du monde, Bryan Habana égale – excusez du peu - le record de Jonah Lomu, datant de 1999. Au lendemain du sacre mondial des Springboks, l’ailier sud-africain est désigné meilleur joueur du monde par l’IRB.

Leave a Reply