L'autorité de
régulation du secteur audiovisuel en Argentine a autorisé lundi
le groupe Clarin à scinder lui-même ses activités entre diverses
sociétés afin de ne pas subir un démantèlement forcé en vertu
d'une nouvelle loi contre la concentration dans les médias.
Grupo Clarin va disposer de six mois pour répartir
ses activités dans la radio et la télévision entre une
demi-douzaine d'entités indépendantes, conformément à un plan
qu'il a lui-même élaboré après avoir perdu une bataille
judiciaire de quatre ans contre cette législation.
L'autorité de régulation, l'Afsca, est dirigée par Martin
Sabbatella, un allié politique de la présidente Cristina
Fernandez.
Clarin est le plus grand groupe de médias en Argentine, où
il possède le principal opérateur de télévision câblée, le
journal à plus grand tirage, les stations de radio les plus
écoutées et deux chaînes de télévision aux audiences les plus
fortes.
La loi contre les monopoles dans les médias a été votée en
2009 et confirmée en 2013 par la Cour suprême.
"Nous progressons vers un paysage audiovisuel bien plus
pluraliste, démocratique et libre, dans lequel aucun
propriétaire n'imposera des conditions et des thèmes au reste
des médias", a réagi Martin Sabbatella.
Clarin qualifie la loi d'atteinte à la liberté d'expression
et de tentative de musellement des voix critiques à l'égard du
gouvernement.
(Guido Nejamkis; Bertrand Boucey pour le service français)