Grand Oral de Pablo Pineïro

L’organisation terroriste Al Qaïda, méconnue jusque là, comme du reste son leader, Oussama Ben Laden, revendique les attentats, l’Amérique est sur le pied de guerre, ses alliés, de la Grande Bretagne en passant par l’Espagne ou l’Italie, sont disposés à s’engager au nom de la guerre au terrorisme. Et pendant ce temps là, un pays connaît la crise,  il s’agit de l’Argentine. Crise terrible qui a pour conséquence de plonger le pays dans le chaos, en effet, l’Argentine se déclare en cessation de paiement, en clair, en faillite. La raison ? Une dette souveraine qui dépasse les 800 milliards de dirhams. L’explication ? L’orientation monétaire d’ajuster le peso argentin au dollar américain, décision qui va précipiter le pays dans une descente au enfer avec la dévaluation de sa monnaie, inflation à trois chiffres, multiplication de faillites, 50 % de la population bascule sous le seuil de pauvreté, le chômage explose et le pays est au bord de l’implosion. La rue est le théâtre d’affrontements entre autorités et citoyens, les magasins sont pillés, la violence s’installe, l’Argentine a peur.

Voilà pour la situation de l’Argentine, il y a plus de 10 ans. Aujourd’hui, qu’en est-il ? S’il ne fait aucun doute que la situation politique et économique se sont sensiblement améliorées, il n’est pas tout à fait certain que toute menace de rechute ou de tensions ne sont pas à exclure. Et on y reviendra… Une certitude. L’Argentine va mieux. Pour cela, elle a dû faire des sacrifices et des choix. Primo. Faire accepter à sa population que la société de consommation, c’est pour les autres. Deuxio. Tenir à distance l’organisation financière du FMI (Fond monétaire international), tenu pour coresponsable de la crise de 2001, et invité à aller voir ailleurs car le libéralisme économique, l’Argentine n’en veut plus. Tertio. La vision économique. Souvent considéré qualifié de pays émergent, 2ème puissance économique d’Amérique du Sud, juste derrière le (demi) frère brésilien, l’Argentine de Cristina Kirchner, la présidente, a décidé de poursuive le chantier de son mari, Nestor Kirchner, en donnant priorité à l’Etat et non au marché. Fini le temps où priorité était donné à la privatisation  au nom de la mondialisation, place à la politique du «néo-péroniste» et à la renationalisation avec comme idéologie un Etat fort. Après avoir renationalisé la Poste, la pouvoir argentin renationalise la gestion de l’espace radioélectrique, la distribution d’eau potable et plus récemment la compagnie pétrolière YPF.

Pour autant, l’Argentine est-elle protégée par la crise qui frappe le monde ? Son modèle, tourné le dos aux marchés financiers, est-il viable ? Faire la guerre à la finance et à la financiarisation ont-ils permis de résoudre les tensions sociales ?

Et maintenant, le débat...

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