Ce jeudi à Lausanne, Valentin Vada a peut-être disputé le match le plus important de sa carrière à peine naissante. Le jeune Argentin a tout fait pour convaincre, avec les dirigeants bordelais, le TAS (Tribunal Arbitral du Sport) de donner un avis favorable à sa demande de licence refusée depuis deux ans par la FIFA (Fédération Internationale de Football). Les clés du dossier.
Qui est Valentin Vada ?
Âgé de 16 ans et demi, Valentin Vada fait partie des jeunes issus du Proyecto Crecer, une école de football de la province de Cordoba en Argentine, filiale des Girondins depuis une dizaine d’années. Originaire de Guadalupe, près de Sante Fe, il a vite été repéré comme l’un des talents les plus prometteurs de sa catégorie d’âge, pisté par les plus grands clubs européens. Après plusieurs allers-retours entre l’Argentine et la France, il s’est installé à Bordeaux avec ses parents en janvier 2011.
Cheveux raides, mi-longs châtains, une bonne bouille, ni plus grand ni plus petit que les autres, pas spécialement athlétique : à première vue, rien ne le distingue des autres adolescents des équipes de jeunes qui s’exercent tous les jours sur la plaine des jeux du Haillan, le centre d’entraînement des Girondins de Bordeaux.
Sur le terrain, pas pareil : il suffit de le voir évoluer quelques minutes pour comprendre que ce milieu offensif possède effectivement un "truc" en plus. "Il ne ressemble pas vraiment à un attaquant de haut niveau, longiligne, rapide ou musculeux mais il sent bien les coups, il a une prise de risque incroyable et c’est un personnage, un fort caractère", dit de lui son entraîneur chez les U17 André Pénalva.
Sa seule apparition sous le maillot bordelais lors du réputé tournoi de Montaigu, où il a été élu meilleur joueur et meilleur buteur (7 buts, record du tournoi), a alimenté le fantasme des supporters girondins de voir éclore le futur Lionel Messi sous leurs couleurs favorites.
Pourquoi la FIFA bloque-t-elle ?
Depuis bientôt deux ans, la licence de Valentin Vada est bloquée par la FIFA. Celle-ci s’appuie sur le règlement qui interdit les transferts de mineurs au niveau international, comprenez de continent à continent.
Or, il existe une tolérance au sein de l’Union Européenne pour les joueurs communautaires de plus de 16 ans et Vada dispose d’un double passeport argentin et italien. C’est l’argumentation avancée par les dirigeants bordelais qui appuient également leur demande de licence sur le fait que le jeune Argentin vit en France où il est scolarisé et où ses parents travaillent.
En janvier 2011, leur appel a été repoussé par le TAS à Lausanne qui a considéré que Vada n’avait que quelques mois à attendre jusqu’à ses 16 ans, en mars 2012. Malheureusement pour le club et le jeune Argentin, la deuxième demande de licence a été rejetée par la fédération internationale.
Qu'attendre du TAS ?
Tout espoir n’est pas perdu car entre-temps, la découverte d’autres cas, à Chelsea et Barcelone notamment, pourrait faire jurisprudence. C’est ce qu’espèrent les dirigeants bordelais, apparemment entendus par le TAS qui a demandé à la FIFA de joindre ces documents à un dossier déjà bien épais.
Un autre signe favorable ? Le TAS a également accepté que Valentin Vada vienne défendre lui-même sa cause. Un moment qu’il attendait depuis des mois. L’occasion, enfin, de raconter combien il est bien intégré à Bordeaux. Et de dire les yeux dans les yeux à quel point il n’en peut plus maintenant d’être privé de son plus grand bonheur : taper dans un ballon de football, si possible à Bordeaux.
Selon un message posté sur son compte Twitter, Valentin Vada se réjouit d'avoir été écouté, alors que le TAS s'est donné jusqu'à la fin décembre pour rendre son avis.
Bonjour à tous, la réunion avec le TAS et la FIFA c'est très mais très bien passé. La réponse c'est avant le 30 décembre, merci à tous !
— Valentin Vada (@ValentinVada) Décembre 6, 2012