L'Argentine a enfin décroché une victoire dans le Four Nations, samedi face à l'Australie (21-17), un succès encourageant pour des Pumas combatifs et accrocheurs qui n'ont jamais baissé les bras malgré une avalanche de revers.
Seize défaites et un match nul: avant ce succès historique à Mendoza, au pied des Andes, tel était le bilan de cet émergent de l'ovale depuis son intégration en 2012 dans le Four Nations, aux côtés des trois géants de l'hémisphère sud.
Pour le sélectionneur argentin Daniel Hourcade, en poste depuis un an, "c'est le début de quelque chose" pour les Pumas, qui veulent apprendre et progresser en se mesurant aux trois meilleures équipes du monde, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud et l'Australie.
L'Argentine, intégrée dans le Four Nations faute d'avoir été admise dans le Tournoi des Six nations, était lasse des défaites "dignes", "honorables", "encourageantes" ou "prometteuses".
"On a montré de belles choses, c'est la concrétisation. On avait besoin d'une victoire. Jouer contre les meilleures équipes du monde (c'est difficile), on doit continuer sur ce chemin, il faut continuer de travailler", analysait Daniel "huevo" (NDLR: œuf en espagnol) Hourcade après ce succès contre les Wallabies.
- 'Que le début' -
Le sélectionneur néo-zélandais Steve Hansen avait loué la semaine dernière les progrès du XV argentin: "Les Pumas jouent très bien, c'est une équipe qui a beaucoup progressé depuis la saison dernière".
Ce qui manquait depuis 2012 aux Argentins, c'est la capacité de tenir un résultat, de concrétiser une domination, de marquer pendant les temps forts.
Quelques minutes après le coup de sifflet final de cette rencontre sans enjeu réel, l'Australie étant assurée de la troisième place et l'Argentine de sa dernière place habituelle, les Pumas ont formé un cercle sur la pelouse. Au centre, le capitaine Agustin Creevy, le poing fermé, a lancé à ses coéquipiers: "Ce n'est que le début".
"Je remercie les gens qui nous ont soutenus. On a vécu trois années difficiles. On n'a jamais baissé les bras. Malgré les défaites, on a continué de belle manière. Je suis fier de cette équipe", a ensuite dit au micro de la télévision argentine l'ex-talonneur de Biarritz, Clermont et Montpellier, aujourd'hui à Worcester.
- Four Nations et Super 18 -
"C'est comme ça qu'on apprend, on a appris de nos défaites, poursuit-il. C'est le début de quelque chose de beau".
"On méritait de terminer sur une victoire, on a fait un grand tournoi", a estimé l'arrière Joaquin Tuculet (Sale, Grenoble, Bègles-Bordeaux).
Samedi à Mendoza, les Argentins ont en effet nettement dominé les Australiens, grande déception du Four Nations 2014 alors qu'on les voyait à nouveau rivaliser avec les All Blacks.
Après sa troisième place au Mondial-2007 grâce à une génération exceptionnelle (Pichot, Ledesma, Hernandez), l'Argentine a accusé le coup mais elle a désormais relevé la tête, à un an du Mondial-2015.
Pour Juan Imhoff, l'expérience du Four Nations va donner une nouvelle dimension aux Pumas: "C'est un processus, (les trois autres équipes) sont professionnelles depuis longtemps. Dans deux ans, on sera meilleurs".
En 2016, outre le Four Nations, l'Argentine va aligner une franchise dans le Super Rugby, le championnat des clubs de l'hémisphère sud, qui deviendra le Super 18.
Agustin Pichot, devenu le patron du rugby argentin, savoure. "Quelle fierté je ressens. +Huevo+ et ton équipe: merci et à suivre", a tweeté l'ancien joueur du Stade Français et du Racing Métro.