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(Boursier.com) — C'est un coup très dur pour l'Argentine ! La Cour suprême américaine vient de confirmer une condamnation de Buenos Aires à rembourser 1,3 milliard de dollars à des “hedge funds” américains. Une décision qui menace tout simplement de pousser Buenos Aires à la défaillance pour la deuxième fois en 13 ans... Plus précisément, la Cour suprême a refusé de se saisir de l'affaire, en rejetant le recours déposé par Buenos Aires contre trois précédentes décisions de justice en sa défaveur.
Fonds "vautours"
En 2001, des “fonds vautours” dont le fonds new-yorkais Elliot dirigé par Paul Singer, avaient profité de la défaillance de l'Argentine sur sa dette pour racheter ses obligations d'Etat lorsque celles-ci ne valaient plus qu'une fraction de leur valeur d'émission (nominal). Depuis plusieurs années, compte-tenu du redressement des finances de l'Argentine, ces fonds ont refusé toute offre de restructuration de leurs créances, et ont lancé une action en justice pour être remboursés de la totalité de la valeur nominale de cette dette...
Défaut au 30 juin
Si les autorités argentines refusent de rembourser, le pays pourrait se trouver en situation de défaut dès le 30 juin, lorsque les obligations régies par le droit de New York arriveront à échéance. Les juges ont en effet estimé que la seule façon pour Buenos Aires d'échapper à l'injonction de justice était de faire défaut sur l'ensemble de sa dette obligataire vis-à-vis de tous ses créanciers. Un tel scénario replongerait l'Argentine dans le chaos, alors qu'elle s'est efforcée ces dernières années de retrouver la confiance des investisseurs internationaux. Le pays a ainsi signé deux accords de restructuration de sa dette, en 2005 et 2010, et vient de conclure un accord pour apurer sa dette envers le Club de Paris, qui réunit la France, l'Allemagne et le Japon.
Le spectre d'un nouveau défaut a fait plonger hier la Bourse de Buenos Aires où l'indice Merval a chuté de plus de 10%, tandis que les marchés obligataires se sont effondrés.La présidente argentine, Christina Kirchner, a réagi en excluant que son pays se conforme à la décision de justice américaine. Elle a qualifié les jugements américains d'”extorsion” et a estimé que si l'Argentine se pliait à ce jugement, cela ouvrirait la voie à d'autres créanciers, qui pourraient réclamer jusqu'à 15 Mds$ supplémentaires de remboursements à Buenos Aires.
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