FIFA: les suspects argentins doivent se présenter devant un juge

Si Alejandro Burzaco, Hugo et Mariano Jinkis n'obtempèrent pas, ils seront considérés comme "fugitifs" par la justice argentine.

Les avocats des trois chefs d'entreprise avaient déposé mercredi un recours visant à les mettre à l'abri d'une détention provisoire en cas de comparution volontaire devant la justice argentine, mais il a été rejeté par le juge Marcelo Martinez.

Toutefois, les suspects peuvent encore faire appel de la décision.

Le ministère argentin des Affaires étrangères a reçu mercredi soir un mandat d'arrêt à fins d'extradition émis par la justice américaine contre ces trois entrepreneurs argentins, soupçonnés de blanchiment d'argent et de versement de pots-de-vin.

Pour l'heure, la justice argentine a déclaré ne pas savoir si les trois suspects se trouvaient en Argentine.

Burzaco, 50 ans, se trouvait lundi à Londres. Son entreprise a géré les droits TV du championnat d'Argentine de 1992 à 2009 et en association avec l'Américain Aaron Davidson (président de Traffic Sports USA), arrêté à Zurich, il détient les droits TV de la Copa America 2015 qui débute le mois prochain au Chili.

Hugo Jinkis, 70 ans, et son fils Mariano Jinkis (40) sont respectivement président et vice-président de Full Play, société notamment détentrice des droits TV des matches éliminatoires sud-américains pour le Mondial.

Full Play, Torneos y Competencias et Traffic gèrent ensemble la diffusion TV de la Copa America 2015.

Washington botte en touche après des accusations de Poutine

La diplomatie américaine s'est gardée jeudi de polémiquer avec Moscou sur le scandale de corruption qui secoue la FIFA après que le président russe Vladimir Poutine eut accusé Washington de chercher à bloquer la réélection de Joseph Blatter.

"Laisser entendre que nous essayons d'avoir une influence sur le processus interne à la FIFA, ce n'est pas la question", a botté en touche le porte-parole du département d'Etat Jeffrey Rathke, interrogé sur les propos du président Poutine.

Ce dernier a accusé les Etats-Unis de chercher à "empêcher la réélection" de Joseph Blatter à la tête de la Fédération internationale de football. "On se souvient des pressions exercées sur (Joseph Blatter) pour empêcher la tenue de la Coupe du monde de football en Russie en 2018", a déclaré à des journalistes étrangers le chef de l'Etat russe lors d'une interview retransmise par le Kremlin.

Les justices américaine et suisse ont révélé mercredi deux procédures judiciaires concernant la FIFA pour corruption présumée à grande échelle, avec arrestations à Zurich de plusieurs élus de la fédération et perquisitions de son siège.

En réponse aux allégations de M. Poutine, le porte-parole de la diplomatie américaine a insisté sur "l'objectif de l'enquête et des arrestations" qui vise la lutte contre "la corruption". Il s'est retranché derrière les déclarations explosives mercredi de la ministre américaine de la Justice, Loretta Lynch, qui a accusé les personnes poursuivies d'avoir "corrompu les affaires du football mondial pour servir leurs intérêts et pour s'enrichir personnellement".

"Laisser entendre que d'une certaine manière les autorités américaines seraient malvenues de s'intéresser à (la lutte contre) la corruption est un peu difficile à comprendre", a argumenté M. Rathke.

Interrogé encore sur un éventuel impact du scandale de la FIFA sur les relations déjà glaciales entre les Etats-Unis et la Russie, le porte-parole a assuré "ne pas voir d'effet sur ces relations".

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