Festival des 3 continents. Mauro d’Hernan Rosselli, en compétition – Ouest

L'une de phrases qui revient en boucle comme un signe de lassitude et une marque du business en cours dans le film Mauro d'Hernan Rosselli. C'est, en traduction française approximative : vous n'auriez pas une plus petite coupure ? ». Non que le héros du film soit un millionnaire. Bien au contraire.

Loin d'être un film exotique sur l'Argentine, ses paysages, ses grands espaces, le premier long-métrage d'Hernan Rosselli est un film gris et urbain, sans héros ni salaud, un film moyen sur la classe moyenne. Une histoire de faux-monnayeur sans gloire, ni relief.

Au fil des séquences, de manière comportementaliste, sans explications superflues, caméra mobile, on suit celui qui donne son titre au film. Mauro qui discrètement, la nuit, dans les bars et les discothèques de Buenos Aires, échange ses grosses coupures de faux billets contre des vrais pesos. Rencontre Paula, un soir accoudée au bar, mène sa petite entreprise de faussaire dans la lumière rouge de son labo, comme un photographe de quartier.

Bref, on est loin ici d'un road movie à la Carlos Sorin, mais en même temps assez proche du minimalisme qui caractérise le cinéma du réalisateur d'Historias minimas. En cela le film est sans doute très juste dans la manière dont il parle de la réalité argentine, d'une société sans horizon. Mais c'est aussi un film de zone grise pas totalement accompli.

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