La présidente argentine a fustigé la communauté juive qui a réfusé que l'Iran participe à l'enquête sur l'AMIA
Le chef de la communauté juive argentine a déploré lundi le discours tenu par la présidente argentine Cristina Fernández de Kirchner à l'Assemblée générale de l'ONU qui a été, selon lui, "injustement critique vis à vis de la communauté", rapporte le site d'informations Jpost.
Dans son allocution, Fernández a fustigé les dirigeants de la communauté juive pour avoir refusé de laisser l'Iran participer à une enquête sur les attentats contre l'AMIA en 1994.
L'attaque à la voiture piégée qui a détruit un bâtiment abritant plusieurs associations et organisations juives argentines à Buenos Aires le 18 juillet 1994, avait fait 85 morts et 300 blessés.
"Les institutions juives qui nous soutiennent toujours, se sont retournées contre nous", a déclaré Fernández dans son discours à l'ONU.
"Lorsque nous avons signé l'accord de coopération avec l'Iran, c'était comme si des démons internes et externes s'étaient déchaînés (...) Lorsque nous avons décidé de coopérer, ils nous ont accusés de complicité avec l'État iranien", a-t-elle ajouté.
Julio Schlosser, chef de la fédération des institutions juives argentines, a vivement réagi au discours de Fernández .
"Nous avons toujours dit que la République islamique d'Iran, ou l'Etat terroriste iranien, n'était pas un partenaire valable, car ils ne sont pas dignes de confiance, alors que nous cherchons à établir la vérité", a-t-il affirmé, selon l'Agence télégraphique juive
"Fernandez a essayé de transformer les victimes en bourreaux. Nous avons été victimes de terrorisme. Nous sommes les victimes d'un seule démon qui est la République islamique d'Iran", a-t-il ajouté.
Il y a un an, l'Iran a avait affirmé être prêt à coopérer dans l'enquête sur l'attentat après avoir été blanchi des accusations portées contre lui.
L'Argentine accuse le Hezbollah, le mouvement chiite libanais, d'avoir perpétré l'attentat sur ordre de l'Iran. Téhéran a toujours nié ces accusations.
Depuis 2006, les tribunaux argentins réclament l'extradition de huit Iraniens, dont l'ancien président Akbar Hashemi Rafsanjani, l’ancien ministre de la Défense Ahmad Vahidi et l’ancien attaché culturel de l'Iran à Buenos Aires, Mohsen Rabbani.