L'élection du nouveau président de la fédération argentine de football (AFA) a tourné au fiasco jeudi: chaque candidat a réuni 38 voix, soit 76 suffrages, alors qu'il n'y avait que 75 électeurs. Le scrutin a été annulé.
Après 35 ans de présidence de Julio Grondona (1989-2014) et un an d'intérim, les dirigeants de clubs devaient choisir entre Marcelo Tinelli, un animateur-vedette de la TV, vice-président de San Lorenzo, le club dont le pape François est supporteur, et Luis Segura, président d'Argentinos Juniors, le club formateur de Diego Maradona.
Un nouveau scrutin sera convoqué, à moins que les deux candidats constituent une liste d'union.
"C'est insolite. Nous ne savons pas qui a gagné. Je vous demande pardon", a déclaré Segura.
"Nous sommes surpris. Un match nul 38-38, c'est très bizarre, c'est incroyable. Il faut voter à nouveau", a dit pour sa part Tinelli.
Tinelli, présentateur de l'émission de télévision la plus vue en Argentine et habitué aux pages people des magazines, se présente comme l'homme du changement.
C'est en faisant campagne sur la thématique du changement que Mauricio Macri, ancien président de Boca Juniors, a été élu président de l'Argentine, le 22 novembre.
Tinelli promet une nouvelle gouvernance, transparente, en rupture avec les années Grondona.
Segura, dirigeant plus classique, assure l'intérim depuis la mort de Julio Grondona en juillet 2014, à 82 ans. Il était à la mort de Grondona le premier dans l'ordre de succession et sa nomination comme président à titre temporaire a été entérinée lors d'un vote à l'unanimité.
Il est actuellement trésorier par intérim de la Confédération sud-américaine de football (Conmebol), dont le président Juan Angel Napout a été interpellé jeudi matin à Zurich, dans l'enquête sur des soupçons de corruption et de blanchiment d'argent au sein de la fédération internationale de football, la Fifa.
Le principal défi du nouveau président de la fédération argentine sera de s'attaquer à la violence. Les règlements de compte entre supporteurs, parfois de la même équipe, font une dizaine de morts par an.
La gestion des droits de retransmission des matches du championnat d'Argentine sera aussi un dossier brûlant. Ces dernières années, c'était un espace de propagande du gouvernement, détenteur exclusif des droits de diffusion des matches.
Les Argentins ont accès gratuitement à toutes les rencontres du championnat, saucissonnées de spots institutionnels vantant l'action du gouvernement ou des entreprises d'Etat.