Extradition de Mario Sandoval poursuivi par la justice argentine …

À l'attention : du gouvernement français

Monsieur le Président,

Depuis 1976, grâce à la lutte des militants des organismes des droits et à la mobilisation de la population, l’Argentine a effectué un processus remarquable de mémoire et de justice à l’égard des responsables de la dictature.

Le 9 octobre, le Tribunal de Paris examinera la demande d’extradition de Mario Sandoval, transmise par le juge argentin Torres qui enquête sur les disparitions de personnes détenues à l’ESMA (Ecole de Mécanique de l’Armée) pendant la dictature de 1976 à 1983.
Le juge Torres mène une instruction mettant en cause Mario Sandoval, qui était officier de police à la « Coordination fédérale » ESMA, l’un des pires centres de détention et de torture pendant la dictature de 1976. Il était connu alors sous le surnom de « Chrurrasco », « la grillade », à cause de son implication directe dans les tortures à l’électricité sur les détenus. De nombreux témoignages de la famille de Hernan Abriata dans le rapport officiel de la CONADEP et de survivants de l’ESMA, ont permis au juge Torres de poursuivre Mario Sandoval pour crimes contre l’humanité dans plus de 400 cas de disparitions dont celles des sœurs françaises Alicia Domont et Leonie Duquet.

Mario Sandoval, officier de police à la Coordination fédérale, a été aussi enseignant à l’école de police de Buenos Aires et dans l’armée argentine. Il donnait des cours d’interrogatoire dans le cadre de la lutte antisubversive. C’est pourquoi nous ne pouvons que nous indigner qu’il ait ensuite enseigné dans différentes universités françaises, à la Sorbonne et à Marne la Vallée, qu’il soit devenu conseiller et expert dans les services de renseignements français et, semble-t-il, auprès du gouvernement du président Nicolas Sarkozy.

Nous, citoyens français, associations des droits de l’homme, partis politiques et organisations syndicales, demandons fermement à la justice française de tout faire pour ordonner l’extradition de Mario Sandoval.

Pour permettre à la justice argentine d’exercer ses droits et de le juger pour crimes contre l’humanité, comme le réclament ardemment de nombreuses associations argentines et des personnalités, comme le Prix Nobel de la Paix Adolfo Perez Esquivel.

FRANCE AMERIQUE LATINE (FAL)

COMITE DE SOUTIEN AUX LUTTES DU PEUPLE ARGENTIN (CALPA)

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