Extradition d’Argentine d’un suspect clé dans l’assassinat du … – The Haitian

PORT-AU-PRINCE, Haiti (HCNN)-- Un suspect clé dans l'assassinat du célèbre journaliste haïtien, Jean Dominique, a été extradé en Haïti par les autorités d'Argentine ou il avait été arrêté et détenu dans le cadre de l'enquête criminelle qui dure depuis plus de 14 ans.

Markington Philippe -- désigné par le cabinet d'instruction comme un des auteurs matériels de l'assassinat, le 3 avril 2000, du directeur de Radio Haïti Inter et de son gardien Jean-Claude Louissaint -- est rentré en Haïti samedi, escorté par des policiers Haïtiens qui avaient été dépêchés en Argentine pour le récupérer.

"Nous saluons ici un pas très significatif dans les efforts visant à punir les auteurs matériels et intellectuels de l'assassinat de Jean Dominique," a déclaré Guyler C. Delva, responsable de l'organisation SOS Journalistes et président d'une commission qui travaille sur les cas des journalistes assassinés en Haïti.

"Markington Philippe est aujourd'hui à la disposition de la justice haïtienne pour être interrogé sur le dossier Jean Dominique qui prend désormais une allure irréversible," a expliqué Delva.

Markington Philippe, un proche de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide, a été entendu ce lundi à la Cour d'Appel de Port-au-Prince dans le cadre de l'enquête.

Le président de la Commission Indépendante d'Appui aux Enquête relative aux Assassinats de Journalistes (CIAPEAJ), Guyler C. Delva, a déclaré que sa commission a travaillé en étroite collaboration avec le Ministre de la Justice, Jean Renel Sanon, le Ministre des Affaires Etrangères, Duly Brutus, et le Directeur Central de la Police Judiciaire, l'Inspecteur général Rameau Normil, pour faciliter l'extradition de Markington Philippe.

"Au niveau de la CIAPEAJ et de SOS Journalistes, nous avons toujours été en contact avec le Ministre Sanon et le Ministre Brutus, ainsi que l'Inspecteur général Rameau Normil qui ont tous fait un travail formidable dans la coordination des efforts avec les autorités Argentines," a fait savoir Guyler C. Delva.

Le défenseur de la liberté de la presse a appelé les autorités compétentes à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer la protection de ce suspect qui constitue un élément clé de l'enquête.

D'autres individus -- dont l'ancien Sénateur Mirlande Libérus désignée comme auteure intellectuelle du crime -- font l'objet d'un mandat international de la part du juge instructeur Yvickel Dabrézil. Libérus vit actuellement aux Etats-Unis.

Des témoins importants, ayant témoigné sous serment au cabinet d'instruction, ont indiqué que Mirlande Libérus, alors très proche de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide, aurait été instruit par ce dernier de planifier l'assassinat de Jean Dominique qui était très critique vis-à-vis de l'ancien leader et de son parti politique Fanmi Lavalas.

Selon certains témoignages, Aristide qui demeurait très puissant en Haïti même au lendemain de son premier mandat présidentiel, ainsi que  ses farouches partisans, craignaient que les prises de positions défavorables du très populaire journaliste et éditorialiste Jean Dominique ne fussent un obstacle à leur retour au pouvoir, à la veille de cruciales élections législatives et présidentielles.

Jean Dominique étaient également une cible pour d'autres forces et secteurs de l'establishment économique et politique liés à l'ancien régime despotique des Duvalier. Cependant, les juges instructeurs, qui ont jusqu'ici travaillé sur le dossier,  ont tous présenté des indices qui indiquent que l'assassinat de Jean Dominique pourrait avoir été planifié au sein du secteur politique Lavalas dirigé et dominé par Aristide.

Rappelons que les neuf suspects désignés, dans le plus récent rapport du juge Dabrézil, comme auteurs intellectuels et matériels du double assassinat de Jean Dominique et de Jean-Claude Louissaint, ne sont que des proches d'Aristide.

Leave a Reply