Eux ils sont tango, tango !

Buenos Aires s'apprête à vivre deux week-ends de folie avec le départ et l'arrivée du 36e Dakar. Des liens très étroits unissent l'Argentine et la France sur les terrains du sport.

Sur les bords du berceau de Carlos Gardel, deux Argentins ont marqué Toulouse au fer violet. Alberto Tarantini, champion du monde 1978, fantôme très courtisé des nuits de la ville, et Alberto «Beto» Marcico, le joueur le plus important de toute l'histoire du TFC.

C'était avant l'arrivée du colossal «Pato» Albacete à Colomiers, le bébé Puma du Manuel Belgrado étant devenu depuis, capitaine du prestigieux Stade Toulousain…

La Ville rose n'a pas été la seule à bénéficier des talents de ces lointains cousins qui nous ont si joliment humiliés lors du Mondial ovale de 2007.

Marcelo et Gonzalo

Aujourd'hui, les deux grands championnats de la France sportive sont dominés par l'Olympique de Marseille et le Stade Français Paris.

Le premier est dirigé par un fou très sage, Marcelo Bielsa, né à Rosario, issu d'une famille de politiciens mais très vite attiré par le football.

Le second vient de s'offrir le scalp des Toulonnais et évolue sous la baguette de Gonzalo Quesada ancien joueur de Narbonne, Béziers, Pau, Paris, et Toulon.

Max Guazzini, le président qui a osé changer la vitrine du rugby, avait d'ailleurs édifié un véritable pont entre l'Argentine et l'ouest parisien, d'immenses Sud-Américains (Corleto, Pichot, Roncero, Hernandez, sans oublier les deux «doubles passeports», Diego Dominguez qui s'apprête à rejoindre Mayol, et Sergio Parisse…) ayant très largement contribué aux nombreux titres et succès du club aux mille paillettes.

À quinze, on ne peut s'empêcher de penser aussi à Mario Ledesma qui vient d'être écarté du staff de Montpellier après un parcours du combattant héroïque, notamment à Montferrand.

Magiciens

À onze, comment oublier Carlos Bianchi, le canonnier porteño cinq fois meilleur buteur de première division avec des stats incroyables (33 buts en 73-74, 38 en 75-76, 37 en 76-77, 38 en 77-78, 36 en 78-79 sous les maillots de Reims du PSG !)…

Sous les cieux de France, Argentin rime souvent avec magicien, et pas seulement pour Juan-Martin que le Top 14 s'apprête à redécouvrir.

L'exil des organisateurs d'ASO vers Buenos Aires n'est pas si étonnant. Sur le Tour par contre, malgré les frères Haedo (Juan José a terminé l'édition 2012), les Argentins ne se bousculent pas au pied des cols. L'un «d'entre eux» aurait pu inaugurer le palmarès très tôt, mais Lucien Mazan dit «Petit-Breton», lauréat des éditions 1907 et 1908 avait seulement passé sa jeunesse de l'autre côté de l'océan. Ses supporters l'avaient baptisé l'Argentin mais il était bien né à Plessé dans ce que l'on appelait alors la Loire Inférieure. Il est d'ailleurs mort pour la France, dans un accident au Front près de Troyes en 1917.


Fangio, Monzon, Diego, Leo carré de Dieux…

Vilas et Manu Ginobili ne nous en voudront pas. Il leur manque un petit poil pour accéder au domaine des Dieux du sport argentin. Ils auraient pu y côtoyer Juan Manuel Fangio, l'incomparable pilote auto, Carlos Monzon, le boxeur de nos plus chères années, Diego Maradona, le génie scandaleux et Leo Messi le très riche lutin du Barça (Di Stefano, lui, a partagé son règne avec l'Espagne). Jorge Lacunza, 18 ans, le plus jeune motard du Dakar 2015 les rejoindra-t-il un jour ?

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