Etranger : Argentine : une réforme controversée – Ouest

La présidente Cristina Kirchner dit vouloir « démocratiser » le pouvoir judiciaire. L'opposition l'accuse de le « politiser ».

 

Déjà en conflit avec les deux principaux quotidiens du pays, Clarín et La Nación, la présidente argentine, Cristina Kirchner, s'attaque aujourd'hui au pouvoir judiciaire. Avec la volonté affichée de « démocratiser la justice », elle a fait approuver par le Congrès une vaste réforme comprenant six projets de loi.

Le plus polémique d'entre eux, qui fait l'objet d'un recours de l'opposition pour inconstitutionnalité, vise à augmenter à 19 le nombre de membres du Conseil de la magistrature, organe qui nomme et révoque les juges, et oblige désormais à élire sept d'entre eux par vote populaire.

Des milliers de manifestants contre la réforme

Cristina Kirchner, qui fêtait le week-end dernier les dix années au pouvoir de son mari Nestor puis d'elle-même, considère qu'on « ne peut nier aux 40 millions d'Argentins le droit d'élire qui va les représenter dans cet organe politique ». Pour l'opposition et plusieurs ONG, cela va « politiser » la justice.

Des milliers d'Argentins ont manifesté contre la réforme, le mois dernier. « En octroyant aux partis politiques la possibilité de proposer et d'organiser les élections des membres du Conseil de la magistrature, on met en danger l'indépendance de celui-ci, ce qui compromet sérieusement les principes de séparation des pouvoirs et d'indépendance du pouvoir judiciaire », estime la Brésilienne Gabriela Knaul, rapporteur spécial des Nations unies.

D'autant que cette réforme intervient à six mois d'élections législatives cruciales et au moment où plusieurs scandales de corruption rejaillissent sur l'actuel gouvernement. Après des enquêtes de presse, plusieurs hauts fonctionnaires proches du pouvoir ont ainsi été mis en cause par la justice pour enrichissement illicite ou blanchiment d'argent.

 

 

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