Encore plus d’inflation à prévoir en Argentine – ICI.Radio

Des gens déambulent devant l'immeuble abritant le ministère de l'Économie de l'Argentine, arborant un drapeau sur lequel figure l'ex-président argentin Nestor Kirchner.Des gens déambulent devant l'immeuble abritant le ministère de l'Économie de l'Argentine, arborant un drapeau sur lequel figure l'ex-président argentin Nestor Kirchner.
 Photo :  Victor R. Caivano

Alors que l'Argentine est sous le coup d'un second défaut de paiement sur sa dette, les experts sont divisés sur les effets qu'aura cette débâcle sur l'économie du pays.

Il y a 12 ans, ce pays d'un peu plus de 41 millions d'habitants avait subi pareil sort et il s'en ressent encore. Certes, cette nouvelle déconfiture de l'économie argentine ne devrait pas ébranler les marchés financiers, qui tiennent l'Argentine à l'écart depuis 2002.

Mais, en conséquence de cette situation, la troisième puissance économique d'Amérique latine devra vraisemblablement composer avec :

  1. une hausse des coûts d'emprunts pour les entreprises;
  2. la fragilisation d'un peso déjà vulnérable sur le marché des changes ;
  3. une croissance de l'inflation, déjà parmi les plus élevées de la planète.

Rappel des faits

Mardi, l'agence de notation Standard and Poor's a placé l'Argentine en défaut de paiement « sélectif », c'est-à-dire partiel, sur sa dette.

Ce couperet est tombé peu avant que le ministre de l'Économie de l'Argentine reconnaisse l'échec des négociations qu'une équipe ministérielle menait frénétiquement à New York depuis deux jours avec les avocats de fonds dits « vautour ». À l'origine de cette frénésie : la nécessité pour l'Argentine de payer avant minuit, mercredi, des intérêts de 539 millions de dollars.

Le ministre argentin des Finances, Axel KicillofLe ministre argentin des Finances, Axel Kicillof
 Photo :  (Carlo Allegri / Reuters)

Au coeur de ces pourparlers complexes, un groupe de fonds obligataires à haut risque, détenteurs de titres obligataires de l'Argentine et agissant sous l'instigation du milliardaire Paul Singeret de sa firme, Elliott Management. Ces fonds récalcitrants refusent d'encaisser à perte les intérêts de leur mise. Et ce, contrairement à d'autres groupes de fonds d'obligations souveraines qui, eux, avaient consenti un rabais de 70 % sur la valeur faciale, c'est-à-dire nominale, de leur dette après le défaut de 2001 et dans la foulée des deux restructurations économiques effectuées par Buenos Aires, en 2005 et en 2010.

Les fonds récalcitrants ont remporté des victoires devant la justice américaine. Le juge fédéral américain Thomas Griesa avait statué qu'avant de verser des intérêts à nombre de ses créanciers, Buenos Aires devait honorer ses créances de 1,5 milliard de dollars avec les fonds que le gouvernement argentin qualifie de « vautours ».

Jeudi, le juge Griesa a récidivé, convoquant les parties à une nouvelle audience qui se tiendra en matinée, vendredi, à New York.

« Les gens ordinaires vont souffrir »

Après que les discussions eurent échoué, mercredi, le médiateur Daniel Pollack, a prédit que ce nouveau défaut de paiement aura des conséquences pour la population argentine. « Les gens ordinaires vont souffrir », a-t-il déclaré. Mais aux yeux du gouvernement argentin, ce médiateur n'est pas crédible.

La présidente de l'Argentine, Cristina Fernandez de Kirchner, doit prendre la parole d'ici la fin de la journée jeudi.

Sur les places boursières

Les bourses européennes ont terminé en nette baisse jeudi, tandis que Wall Street évoluait dans le rouge, la défiance d'investisseurs peu satisfaits par la teneur des trimestriels, déjà perceptible la veille, s'étant accentuée avec les inquiétudes sur les risques d'un défaut de l'Argentine sur sa dette.

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