C'est un art sacré. On danse le tango mais on le filme pas. On ne l'emprisonne pas. On le laisse vivre. On laisse surtout ses danseurs en paix. La caméra est intrusive.
Il y a 20 ans Juan Fabbri découvre le tango dans les pas de sa femme dans une milonga (soirée où l'on danse le tango). Cette musique et cette danse qui semblaient venir d'un autre temps ne l'intéressaient pas. Un art du passé jamais sorti de la naphtaline.
Tango Argentina
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Et du jour au lendemain, il se passionne pour les mille et une facettes qui entourent la discipline. Cet entrepreneur qui a fait fortune dans le textile veut porter le tango à l'image. il démarche les télévisions mais aucun directeur ne croit à ce projet. Trop vieillot, trop marqué.
Certes le tango fait partie de l'ADN du pays mais il n'est pas adapté aux codes de la télévision.
Qu'importe, Juan Fabri ne se décourage pas et lance sur un réseau cablé la première chaine dédiée au Tango. Solo Tango. Du tango 24h/24.
Il lui faut cependant deux ans pour monter la chaine et surtout disposer d'un contenu assez étoffé. Très peu de films existent. Il récupère des images auprès des archives nationales, des enregistrements qu'il achète à des collectionneurs privés. Il crée des programmes clés en main, une émission qui deviendra culte, sa femme donne à l'antenne des cours de tango et Juan Fabbri porte une nouvelle génération : le tango électro
20 ans après, Solo Tango a reçu pas moins de 54 prix récompensant les meilleurs programmes télés (l'équivalent de nos anciens 7 d'or) et bat tous les records d'audience.
A écouter en podcast, la success story de Juan Fabbri et le commentaire de l'ancienne correspondante de France Inter en Argentine. Marine de la Moissonière a vécu 8 ans à Buenos Aires.
@ericvalmir twitter