En Argentine, le crépuscule des années Kirchner

Cristina Kirchner, le 14 février, à El Calafate, en Patagonie argentine.

La mort subite et suspecte du procureur Alberto Nisman, le 18 janvier, alors qu’il s’apprêtait à engager des poursuites pour obstruction à la justice contre la présidente argentine, Cristina Kirchner, a précipité une ambiance de fin de règne, avec sa succession d’épisodes pathétiques. Ce n’est pas un simple mandat présidentiel qui s’achève. C’est tout un cycle, qui commence avec l’élection à la présidence de son mari, Nestor Kirchner, en 2003.

Avec les Kirchner, l’Argentine connaît son quatrième cycle péroniste, après les deux premières présidences du général Juan Peron (1946-1955), son retour catastrophique au pouvoir en 1973, pour y laisser, après sa mort, l’année suivante, son épouse « Isabelita » Peron, renversée par les militaires (1976). Puis le péronisme est revenu une troisième fois grâce à un caudillo provincial, Carlos Menem, connu pour son affairisme et les privations qu’il a imposées à la population.

 

Nestor Kirchner, lui aussi, avait fait sa carrière dans une province de Patagonie, avant de saisir l’occasion ouverte par l’effondrement économique de l’Argentine, en 2002. Le couple présidentiel rêvait de conserver le pouvoir en organisant un jeu d’alternance à la tête du pays, mais la mort de Nestor Kirchner en 2010 brise cet espoir. Les partisans de la « Cristina éternelle » devront se contenter des deux mandats consécutifs autorisés par la Constitution (2007-2015).

« Tolérance zéro »

Les époux Kirchner ont gouverné en petit comité, avec un groupe restreint de ministres. Ils ont l’un et l’autre évité les débats en face-à-face avec...

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