Elections en Argentine: Mauricio Macri, homme du changement …

Mauricio Macri, candidat libéral à la présidence de l'Argentine, fils d'un riche entrepreneur, s'est révélé comme président du club de football de Boca Juniors et incarne une rupture radicale avec l'ère Kirchner.

Après le score surprise du 1er tour (34,33%) à la tête de sa formation politique Cambiemos (Changeons), il est le favori du second tour dimanche devant Daniel Scioli, candidat de la coalition de gauche au pouvoir.

Maire de Buenos Aires depuis 2007, cet homme de 56 ans entend donner un nouvel élan à une Argentine au bord de la récession, comme il a modernisé et dynamisé la capitale argentine durant ses deux mandats.

Aux Argentins, il promet d'être "un président qui parle moins, et qui répond plus aux attentes", en référence aux interminables et fréquents discours de la présidente sortante Cristina Kirchner.

Né le 8 février 1959 à Tandil, petite ville de la province de Buenos Aires, il grandit au sein d'une famille fortunée. Après un diplôme d'ingénieur à l'Université catholique argentine (UCA), il travaille pour Citibank et dirige pendant une douzaine d'années diverses sociétés du Groupe Macri.

Son père, Franco Macri, est un homme d'affaires italien arrivé en Argentine en 1949, qui a fait prospérer son groupe dans le BTP, l'automobile, l'énergie, les services et l'agriculture.

En 1991, il est enlevé à Buenos Aires par un groupe de malfrats, dont des policiers. Il sera relâché sain et sauf 14 jours plus tard, après le paiement d'une rançon de plusieurs millions de dollars.

Mauricio Macri entretient avec son père des relations orageuses. Ce dernier n'a pas assisté à son troisième mariage. Plutôt que de poursuivre sa carrière dans le groupe paternel, il décide de se consacrer au football et au club de son cœur. Enfant, il voulait "être attaquant de Boca ou chanteur".

- Alliance réussie -

Mauricio Macri a construit sa renommée comme président du mythique club de Boca Juniors, qu'il a dirigé de 1995 à 2007, remportant 17 trophées dont les plus prestigieux - deux Copas Libertadores et une Coupe intercontinentale - avec notamment sous ses ordres l'attaquant Carlos Tevez.

"Des grands moments de bonheur", se souvient-il avec un large sourire.

Sa carrière politique débute en 2003. Il crée alors son propre parti, Engagement pour le changement, et se présente aux élections pour devenir maire de Buenos Aires, mais il est battu. Deux ans plus tard, il est élu député fédéral.

En 2007, il quitte la présidence de Boca et fonde le PRO (Proposition républicaine, droite), formation qui lui permet de conquérir la mairie de Buenos Aires.

Dressant le constat que sa notoriété ne s'étend pas à l'ensemble du pays, il scelle début 2015 une alliance électorale avec l'Union civique radicale (UCR, centre gauche). Ce parti historique en perte de vitesse dispose de ce qu'il manque au PRO: un réseau national.

Le projet aboutit et l'UCR, parti de l'ancien président Raul Alfonsin (1983-1989), intègre la coalition Cambiemos. Un pari gagnant car l'amalgame a pris.

Pour la stratégie politique, il fait confiance depuis 2005 à l'Equatorien Jaime Duran Barba, un conseiller qui avait travaillé auparavant pour le chef d'entreprise Alvaro Noboa, plusieurs fois candidat à l'élection présidentielle en Equateur.

M. Macri et son adversaire du second tour Daniel Scioli sont de bons amis, tous deux issus de l'élite économique du pays. Il passe ses étés à Punta del Este, station balnéaire chic de l'Uruguay voisin, voyage régulièrement aux Etats-Unis ou en Europe. Belles femmes, belles voitures, il mène une vie aux antipodes du quotidien des Argentins.

Marié à 22 ans avec Ivonne Bordeu (1981-1991), avec qui il aura trois enfants, il épouse en 1994 le mannequin Isabel Menditeguy. Leur union durera 9 ans. Il est marié depuis cinq ans avec un ancien mannequin qui a créé une marque de prêt à porter, Juliana Awada, 41 ans. Ils ont une fille de trois ans.

Pendant que son père fait des affaires avec le gouvernement de la présidente Cristina Kirchner, le candidat Macri, lui, critique les 12 ans de kirchnérisme qui ont freiné selon lui le développement économique de la 3e économie d'Amérique latine.

Leave a Reply