« El clan » : rapt en famille

Alors que l’Argentine est devenue une démocratie après la dictature militaire (1976-83), El clan de l’Argentin Pablo Trapero revient sur quatre enlèvements retentissants commis entre 82 et 85, jusqu’à ce que les Puccio soient démasqués par la police, et arrêtés dans la maison familiale de San Isidro, banlieue résidentielle de la capitale.

Le réalisateur filme une famille en apparence normale avec Arquimedes, père comptable, mais également stratège qui planifie les enlèvements contre rançon. Ses deux fils participent aux forfaits : l’aîné Alejandro, rugbyman jouant pour l’équipe nationale, et le cadet Daniel. La mère Epifania, à la fois passive et complice, rappelle tout de même à l’ordre celui qui souhaite rompre avec la vie criminelle.

Pour réaliser son huitième film, Pablo Trapero a dû se replonger dans les journaux de l’époque, mener une enquête de voisinage, interroger des amis d’Alejandro, les juges de l’enquête ou les familles de victime, étudiant les rapports de police ou les minutes du procès.

El Clan, coproduit par la maison de production espagnole El Deseo, des frères Agustin et Pedro Almodovar, a été récompensé par le Lion d’argent du meilleur réalisateur à la dernière Mostra de Venise. Véritable succès en Argentine, le film y a attiré quelque 2,5 millions de spectateurs.

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