Écrit par Nicolas Cougot

Ce jeudi soir (cette nuit pour nous en France), l’Argentine devait élire son nouvel homme fort à la tête de la fédération. Qui de Luis Segura ou de Marcelo Tinelli allait s’imposer ? La réponse : personne !

Une soirée comme seule l’Argentine sait le faire. Ce jeudi soir, 75 membres de l’AFA étaient réunis pour élire le nouveau président de la fédération argentine et ainsi choisir entre le candidat sortant Luis Segura et l’ambitieux challenger Marcelo Tinelli. Jusqu’ici tout allait bien. La session aura duré près de 2h, chaque président allant à l’appel de son nom déposer son favori dans une enveloppe. Puis arrivait l’heure du décompte. S’assurer qu’il y a bien 75 enveloppes, que l’urne est bien vide et ouvrir une par une ces enveloppes. Le tout en mondiovision grâce à une diffusion en direct et en HD sur Youtube. Le décompte commence alors à durer, ça s’agite autour de la table. Puis Alfredo Dagna, président d’Olimpo (photo) en charge du processus de vote s’assoit, la main posée sur le front, quelque chose ne va pas.

Ce quelque chose, il l’annonce quelques instants plus tard alors qu’entre temps, Marcelo Tinelli est aperçu en train de s’écrier « Andaaa ! », entre incrédulité et irritation. « A l’issu du vote, nous avons 38 bulletins pour chaque candidat ». Oui, 38 bulletins chacun quand il n’y a que 75 membres, vous l’avez compris, nous sommes en Argentine ! Daniel Angelici en profite pour se plaindre, suivi du président de l’Atlético Rafaela, quelques sifflets des applaudissements, le chaos s’installe. Une pause est décidée.

Le ridicule va être poussé encore plus loin (car tout est possible en Argentine). Retour des membres ayant participé au vote. Miguel Ángel Silva, secrétaire général de l’AFA, va alors tout simplement faire l’appel ! Tour à tour, à l’appel de leur nom, les différents présidents de clubs et autres représentant ayant pris part au vote se lèvent en répondant présent. Comme en primaire ! C’est alors qu’on s’aperçoit que deux d’entre eux, Julio Koropeski, président de Crucero Del Norte et Ángel Lozano, président d’Excursionistas, sont absents. Nouveau malaise puis prise de parole de Luis Segura. L’actuel président de l’AFA exprime dans un premier temps « sa honte et sa consternation » avant de rebondir immédiatement « c’aurait dû faire 38-37, c’est donc un match nul. Nous allons nous réunir demain avec Tinelli et voir s’il est possible de présenter une liste commune. Si nous n’y parvenons pas, de nouvelles élections seront organisées ».

Passer du ridicule d’un vote qui n’a pas eu lieu à la possibilité d’une liste commune, l’Argentine n’a plus Don Julio, n’a toujours pas de président mais elle a gardé sa devise : todo pasa (tout arrive). Même l'impensable.


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