Des lycéens étrangers viennent étudier un an en France

Pour être honnête, ils n'avaient pas choisi la France. Elle n'était que leur second choix. Alejo, l'Argentin, voulait partir en Belgique. « Je souhaitais étudier le français et un ami m'avait bien vendu le pays », raconte-t-il. Ana-Carolina, la Brésilienne, rêvait d'Allemagne.

Pour Alexandra, originaire des États-Unis, l'eldorado était helvète. « La Suisse me faisait envie pour apprendre la langue et le ski. » Quand on lui fait remarquer qu'en France, non seulement on parle français, mais qu'il y a aussi des montagnes, la jeune Américaine sourit.

Elle explique : « Mes amis m'avaient prévenu que c'était un peu dur de se faire des amis en France. » Regard complice entre les trois étudiants internationaux. Alejo abonde : « J'avais entendu la même chose. » Ana-Carolina acquiesce.

C'est comment Sablé ?

« Oh, ce n'est pas le cas pour moi », lâche Ally-Rose Marmouney. Cette Australienne étudie à Sablé depuis maintenant sept mois et demi, grâce au programme d'échange du Rotary. « Moi, si je n'avais pas pu aller en France, j'aurai choisi un autre programme », lâche cette amoureuse de l'hexagone. Elle confirme que « C'est un peu dur au début de se faire des copains, mais affirme que maintenant, elle n'a plus aucun problème. »

Passé cette première déception, les étudiants sont plutôt séduits par Sablé et son bocage. « Il y a de magnifiques vieux bâtiments. C'est différent des États-Unis où notre histoire est très récente », commente Alexandra.

Et pour Ana-Carolina, ça fait quoi de passer de São Paulo (une mégalopole de 11 millions d'habitants) à une petite ville comme Sablé ? « J'aime bien, c'est plus calme et plus propre. Et puis, pour une petite ville, il y a tout. » Ally-Rose ajoute : « Une petite ville, en France, c'est grand ! En Australie, si tu as une commune de 15 000 habitants, tu n'as aucun commerce. »

L'enseignement à la française les intrigue plus, en revanche. « En Australie, on a tous des iPad. Ici, vous avez encore un tableau », s'étonne Ally-Rose. Mais pour tous, c'est le rythme qui est compliqué à gérer. Au Brésil, Ana-Carolina ne finit jamais les cours après 12 h 30, par exemple. « Le premier trimestre est épuisant pour eux », souligne Mme Dréans, qui accueille Alexandra à Solesmes.

La technique du post-it

Tout au long de l'année, les étudiants seront accueillis dans des familles de membres du Rotary. Et à chaque trimestre, ils changeront de maison. Du côté des familles aussi, il faut s'adapter à ces adolescents qui débarquent avec des langues et des modes de vie différents. « Nos vies se ressemblent, quand même », résume une maman.

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Et pour la communication, ils l'assurent tous : « Il n'y a aucun souci. » Même si parfois, il faut ruser. Certains utilisent des ardoises. Chez les Laurent, à Pincé, on a recours aux post-it : « On en a mis un peu partout dans la cuisine : sur les bols, les céréales, les cuillères... Comme ça, Ana-Carolina peut apprendre plus vite. » Ils ont même mis au point un code couleur pour différencier les objets masculins et féminins.

Romain LECOMPTE.

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