Images d'illustration/ Crédit Photo: Keeyoo (Youtube)
Lorsque Susana Munoz parle depuis Bahia Bianca en Argentine à Anas qui se trouvait à Meknès, elle ne pouvait pas imaginer un instant être prise à nouveau dans les filets de l’amour, elle qui a connu un premier mariage difficile duquel elle a eu 3 enfants. Vivant avec le plus jeune, elle s’était détournée de l’amour et se consacrait désormais à sa famille et à son travail dans une usine de pâtes alimentaires. De l’autre côté de l’Atlantique, Anas est un jeune diplômé, revenu vivre avec sa famille à Meknès après des études à l’Université Miguel Cervantes de Valladolid dans le nord de l’Espagne. A priori les destins de nos deux tourtereaux semblaient très éloignés, mais ils vont se rencontrer au détour d’une conversation.
Susana qui s’est toujours sentie attirée par le Maroc depuis ses années de primaire va pouvoir enfin découvrir le pays de ses rêves. Après avoir fréquenté la page Facebook « Las marvillas de Marruecos » (Les merveilles du Maroc), sa route croise celle d’Anas. Les deux nouveaux amis discutent pendant de longues heures sur Facebook, passent sur Whatsapp et finissent sur Skype. Elle lui annonce qu’elle est divorcée, mère de trois garçons, vit avec le plus jeune et est évangélique et que son seul souhait est de visiter le Maroc. Il lui dit qu’il est musulman, célibataire, qu’elle peut venir quand elle le souhaite, qu’elle y sera bien reçue et qu’elle lui manque quand ils ne se parlent pas.
L’idylle est bien partie et un jour, le couperet tombe ! Anas lui dit qu’il veut se marier et fonder une famille avec elle. Susana réfléchit deux semaines et malgré les injonctions de ses proches sur sa folie d’entretenir une relation avec ce « musulman rencontré sur Facebook », sur les « terroristes arabes », la jeune femme décide de suivre la voie de son cœur. Elle organise son voyage à travers une agence, travaille encore plus dur pour se payer son voyage et embarque en direction du Maroc.
«A part mes enfants qui comprenaient ce que je ressentais, beaucoup étaient en colère et étaient très inquiets à propos de ce qui pourrait m’arriver si loin dans un environnement culturel et religieux différent. Mais chaque plainte me rendait encore plus forte. Je voulais réaliser mon rêve et je n’ai jamais eu à l'esprit que Anas et ses parents, à qui j’ai également parlé sur Skype, pourraient me tromper », raconte à un site local, une Susana éprise comme au premier jour.
A la rencontre de l'amour retrouvé de Bahia Bianca à Meknès
Ironie du sort, alors que leur avion s’apprêtait à atterrir à l’aéroport de Casablanca, le vol est dévié sur la ville de Marrakech. Le téléphone de la jeune femme ne pouvant pas servir au Maroc, sa famille restée en Argentine s’inquiète. Elle appelle sans cesse pour voir ce qui lui est arrivée alors qu’elle devait être à Casablanca depuis 4 heures. Susana réussit à joindre Anas qui rassure finalement sa famille. La jeune femme prend finalement la direction de Casablanca où l’attendait Anas, une rose à la main.
Le jeune homme le présenta sur place à son frère cadet et sa sœur. 3 heures de route plus tard, Susana fait la connaissance du père et de la mère d’Anas, puis quelques des jours plus tard de ses amis et ses proches parents. Elle a ainsi appris un « autre concept où l’amour est vécu avec un grand respect et une grande intensité où les baisers et les étreintes sont des moments uniques d’intimités », raconte-t-elle. Susana restera 20 jours aux côtés d’Anas et de sa famille pendant lesquels, le mariage civil a été célébré.
Mais les choses se compliquent lorsque les nouveaux mariés veulent partir ensemble à Bahia Blanca. Bien qu’ayant beaucoup voyagé, le jeune homme se heurte à des procédures de visas difficiles. La jeune femme souhaite rester mais le jeune homme lui explique qu’une mère ne doit pas rester longtemps loin de ses enfants. La jeune femme retourne finalement chez elle mais espère recevoir son désormais nouveau mari pour les fêtes de fin d’année pour lui présenter à son tour toute sa famille. Mais comme au premier jour de leur rencontre, leur amour résistera à la distance !