Trois questions à
Pauline Fauvel, lycéenne de terminale au lycée Littré.
Comment s'est organisé ce départ en Argentine ?
Mes parents ne sont pas membres du Rotary-club d'Avranches. Cependant, nous avons accueilli une jeune Brésilienne de 17 ans, Thayenne Da Silva, à Saint-Martin-des-Champs, de septembre à décembre 2012. Elle est restée pendant onze mois dans quatre familles différentes de l'Avranchin. J'ai entendu mes parents dire que si je devais participer à un tel séjour, ils souhaiteraient que mon accueil soit aussi bien organisé que celui de Thayenne. Tout ceci m'a amenée à postuler auprès du Rotary-club pour un long séjour à l'étranger. En pratique, nous devons formuler quatre voeux. En 1er, j'avais choisi le Canada, l'Argentine était en 4e position. Mais j'ai été très contente que mon dossier soit sélectionné pour l'Argentine, je souhaitais devenir bilingue en espagnol.
Quelles sont les différences culturelles qui vous ont le plus marquée ?
Je résidais à Cipolletti, une ville de 77 000 habitants, très urbanisée du fait de l'industrie pétrolière. Dans ma première famille d'accueil, le logement était aussi confortable qu'en France. Il faut préciser que cette famille était assez aisée, tandis que la deuxième famille était plutôt dans la classe moyenne. J'ai surtout ressenti le choc culturel au lycée. Un lycée de cent élèves seulement, contrairement au lycée Littré qui en accueille plus de mille. Les cours sont organisés différemment, de manière décontractée. Mes deux familles d'accueil, non-rotariennes, considéraient que les conditions scolaires en France sont trop strictes. Une surprise pour moi, il n'y a pas de conseil de classe. Pour passer en classe supérieure, il faut avoir au moins 7 sur 10 de moyenne. Les petits effectifs permettent aux enseignants d'être très proches des élèves. Autre différence, les horaires de dîner, autour de 22 h. Pour le déjeuner, j'emmenais ma gamelle au lycée.
Chaque dimanche, la famille élargie se réunit : grands-parents, oncles, tantes, cousins. Les gens sont très attachés à la culture et à leurs racines. Surtout chez les descendants d'Italiens et d'Espagnols, très nombreux. J'ai été également marquée par les paysages extraordinaires. Notamment le désert avec une végétation basse. Je suis aussi allée voir la Cordillière des Andes et les chutes d'Iguaçu.
Et maintenant que vous êtes de retour à Avranches, quel est votre sentiment ?
Je suis revenue grandie. Même si les familles d'accueil m'entouraient bien, ce qui était très rassurant pour ma famille, j'ai dû apprendre à me débrouiller. J'ai très envie de repartir étudier à l'étranger après mon année de terminale à Avranches.