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annick Commagnac avait disparu du Dakar, jeudi 8 janvier, quelque part entre Chilecito et Tucuman, en Argentine. Il est rentré avec son coéquipier Hervé Lavergne ce samedi à Périgueux, après un long périple entre Valparaiso (Chili) et Bordeaux, via Madrid. Après dix jours de galère supplémentaires.
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Le Périgourdin doit ses soucis à l'essence qu'il a utilisée dans son buggy, de l'essence argentine, peu adaptée, par la chaleur épouvantable qui régnait en Amérique du Sud ces quinze derniers jours, aux gros moteurs V8. Mieux valait acheter auprès de l'organisation du carburant Avgas, conçu pour les avions, à haut indice de performance. Mais cela, il ne le savait pas.
Pour le vice-président du FC Trélissac, les ennuis ont ainsi commencé dès la première journée, à cause d'un phénomène de "vapor-lock". L'essence, qui est un liquide volatile, se vaporisait avant d'arriver dans le carburateur, ce qui a gêné, voire empêché, son fonctionnement. Yannick Commagnac a ainsi été retardé et a du passer deux nuits dans la pampa.
"Quand ce phénomène se produisait, il fallait attendre que la pompe refroidisse, explique-t-il. Dans une spéciale, nous nous sommes arrêtés au moins vingt fois. Et à chaque fois vingt minutes…"
Il finit par avoir des ennuis d'embrayage, pendant la 5e spéciale, la plus longue du rallye, courue par une température de près de 50°C et a fini par jeter l'éponge. Son coéquipier, Hervé Lavergne, épuisé, a accepté de monter dans un hélicoptère de l'organisation. Yannick Commagnac, lui, s'est fait tirer hors des dunes par un camion et a dépensé toute son énergie à tenter de réparer son embrayage, afin d'amener sa voiture à Valparaiso par la route et pouvoir la rapatrier en France.
Commence alors un long périple : redescendre l'Argentine, franchir la Cordillère des Andes jusqu'à Valparaiso... où il a pu placer son bolide en douane. Vendredi soir, il a finalement pris l'avion et a pu rentrer en Europe. "Je suis déçu parce que c'était un problème assez simple à résoudre, glisse-t-il au téléphone. Sans ces problèmes d'essence, nous aurions été compétitifs. En enlevant les heures de pénalité, nous aurions pu figurer parmi les trente premiers."
Yannick Commagnac n'a terminé aucun des trois Dakar qu'il a courus. Malgré tout, cela ne l'a pas refroidi. Il promet qu'avec son coéquipier Hervé Lavergne, ils seront à nouveau au départ l'année prochaine. Plus motivés que jamais, ils chercheront à effacer leur échec de cette année. Avec de l'expérience en plus et l'intention de ne plus se laisser ennuyer par des problèmes de carburant.