[Critique] « Les nouveaux sauvages » comédie noire argentine mal …

Les Nouveaux Sauvages remet au goût du jour la formule du films à stetchs pour suivre les pétages de plomb de victimes humiliées décidant enfin de se révolter. Ces explosions de violence intelligemment écrites et brillamment montées font de cette comédie argentine un des divertissements de choix de ce début d’année.

Note de la rédaction :

Synopsis: L’inégalité, l’injustice et l’exigence auxquelles nous expose le monde où l’on vit provoquent du stress et des dépressions chez beaucoup de gens. Certains craquent. Les Nouveaux sauvages est un film sur eux. Vulnérables face à une réalité qui soudain change et devient imprévisible, les héros des Nouveaux sauvages franchissent l’étroite frontière qui sépare la civilisation de la barbarie. Une trahison d’amour, le retour d’un passé refoulé, la violence enfermée dans un détail quotidien, sont autant de prétextes qui les entraînent dans un vertige où ils perdent les pédales et éprouve l’indéniable plaisir du pétage de plombs.





Les nouveaux sauvages a connu un vrai phénomène de société en Argentine où il a fini l’année en tête du box-office, devant les productions américaines. Vendu comme un film de crise, répondant à l’accumulation d’injustices par des vengeances jubilatoires, la comédie à sketchs de Damian Szifron a traversé les frontières précédée d’un statut de film culte. L’aspect politique est présent lors des premiers sketchs qui évoquent en toile de fond une société argentine étouffée par la corruption et les inégalités économiques. Mais cette critique sociale n’est qu’une vague toile de fond. Le propos du film, plus modeste, se rapprochant en réalité du sympathique God Bless America de Bob Goldwaith qui voyait un duo improbable embarqué dans un road-movie sanglant pour régler leurs comptes à tous les cons.

Les nouveaux sauvages commence avec une introduction ultra efficace. Maniant à la perfection l’art du tempo et du rythme jusqu’à une chute (littérale) hilarante. Ce ton taquin, méchant, avec une bonne dose d’esprit revanchard et de violence gratuite sera présent tout au long du film. Malgré des segments plus longs et moins efficaces. Cette noirceur bon enfant devient souvent réjouissante, quand le passage à l’acte mobilise des instruments et des techniques variées. Des couteaux, des avions, des voitures, des explosifs. Tout en restant familiale, la drôlerie évite le consensuel et assume son petit côté punko-trash. Les nouveaux sauvages fait un bien fou et bénéficie à fond de son effet cathartique. Une belle surprise à découvrir en salles.

Gilles Hérail

Les nouveaux sauvages, une comédie argentine de Damian Szifron avec Ricardo Darin, durée 2H02, sortie le 14 janvier 2015

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